Pepitooo [[ Le Yaoi c'est bon pour le moral XD ]]

 Chapitre X

 

 

 

 

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La seconde même où Enya vit son frère, elle se jeta dans ses bras et éclata en sanglots, serrant le plus fort qu’elle pouvait la seule personne qui ne lui ait jamais fait du mal. Elle pleura longuement tandis que Soa lui caressait les cheveux, un regard désolé à l’intention de Jamie. D’ailleurs, l’adolescent n’avait pas dit un mot depuis qu’ils étaient arrivés chez le prêtre et lorsqu’il avait vu Enya pleurer ainsi dans les bras de Soa, il se dit qu’il n’avait pas sa place.

 

Jamie commença doucement à faire demi-tour afin de rentrer à l’appartement de Soa mais c‘était sans compter sur le prêtre qui l’intercepta. Il le ramena au salon tandis qu’Enya se mouchait et s’essuyait ses yeux tout rougis.

- Elle ne va pas te manger, assieds-toi, lui murmura Soa.

Jamie ne voulait pas faire de peine à son hôte, par conséquent, il obtempéra docilement bien qu’il déteste s’incruster chez des gens qu’il ne connaît pas. Pourtant, c’était exactement ce qu’il avait fait avec Soa. Il l’avait presque forcé à accepter une colocation avec lui, sans contrepartie. Il se sentait soudain ridicule d’avoir insisté ainsi, mais il n’y pouvait rien. En compagnie du prêtre, il se sentait bien, en sécurité, loin de tous ses problèmes.

 

Jamie leva les yeux vers la petite créature blonde qui s’était nichée dans les bras de Soa. Elle était très jolie, elle devait avoir son âge. Jamie la trouvait douce et fragile, un peu comme une poupée de porcelaine. Elle avait un visage très pâle, ce qui la accroissait son apparence fragile.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Lui demanda Soa en la soulevant légèrement.

- Ils … ils… Personne… Ils ne m’aiment pas, lâcha la jeune fille en pleurant de plus belle.

Soa comprit instantanément de quoi parlait sa sœur. Elle avait encore ^dû être victime des sales cons de son lycée. Le prêtre n’en pouvait plus de cette violence gratuite. Il s’en contre fichait que tout le monde les renie mais il ne supportait pas quelque un de sa famille. L’indifférence serait encore préférable.

 

Voyant que son frère ne réagissait pas et qu’il fronçait les sourcils, la jeune fille jugea bon de changer de sujet. Elle se tourna vers le garçon, assis sur son canapé, muet. Elle s’approcha de lui avec un sourire triste et lui tendit la main.

- Enya, désolé pour la crise d’hystérie.

Jamie regarda longuement la main tendue vers lui. Aussi pâle que le visage, mais elle semble pourtant si douce. Il empoigna doucereusement la main de la jeune fille et déposa un baiser dessus.

- Jamie. Et ce n’est pas grave, c’est moi qui n’aurais pas dû être là.

La jeune fille gloussa à cause du baise main et plaqua ses mains sur sa bouche.

- Oh non !

- Quoi ? Quoi ? S’affola Soa

- Vous alliez sortir !! S’exclama la jeune fille avec un air désolé. J’ai dû vous retarder avec mes bêtises… Allez partez, je vais mieux !

Soa secoua la tête en signe de désapprobation.

- Hors de question que je te laisse ici seul et dans cet état !

- Mais si je t’assure ça va !

- Ecoute crevette c’est moi le grand frère, donc…

- … C’est toi qui commandes, maugréa Enya.

Jamie sourit en voyant la scène. Mais une ombre passa sur son visage et il fut tout à coup ravagé par des souvenirs plus que douloureux.

 

Flash Back

- Maman ! J’ai mal !

- Maman doit aller travailler mon ange.

- Non me laisse pas seul !

- Il y a ton frère et Dany, ne t’inquiète pas.

La mère de famille plaqua un baiser sur le front de son fils cadet, âgé de quinze. Il était si chétif qu’il en paraissait treize. Lorsqu’il entendit la porte d’entrée claquer, il se recroquevilla dans son lit, resserrant au maximum les couvertures contre lui. Comme si cela pouvait l’empêcher de venir le détruire un peu plus que la nuit dernière.

 

Un homme d’une quarantaine d’années entra sans frapper. Un sourire sur le visage que le garçon ne pouvait pas voir. Mais qu’il imaginait pourtant, bel et bien ancré dans ce visage perverti. Alors comme chaque nuit, le garçon se débattit sous les assauts pervers de son beau-père en silence. Puis chaque fois la même phrase retentissait à ses oreilles.

- Tu ne voudrais tout de même pas que je m’occupe de ton frère ainsi ?

 

 

Et chaque nuit, le garçon détendait ses muscles en entendant ses mots. Son frère, son grand frère. Malgré tout le plus fragile d’eux deux. Celui qui avait le plus mal accepté la mort de leur père. Jamais il ne survivrait à de telles souffrances. Alors chaque nuit, son petit frère payait pour ce grand frère absent. Absent psychologiquement.

 

Fin Du Flash Back.

 

 

- Jamie ! Jamie !

L’adolescent ouvrit les yeux et vit Enya et Soa, visiblement inquiet. Soa le tenait fermement par les épaules et el colla soudain à son torse. Jamie sentit de l’humidité sur ses joues. Il porta sa main à son visage et constata qu’il avait pleuré.

- Tu m’as foutu une de ses frousses ! Tu t’es presque évanouie !

- Je.. Désolé…

Soa soupira et serra un peu plus l’adolescent contre lui. Pourquoi avait-il eu si peur en voyant la mine blême de son invité ? Pourquoi avait-il eu si peur en constatant qu’il n’était pas conscient ? Pourquoi avait-il eu si peur en reconnaissant des larmes, qui se baladaient sur ses joues, innocemment.

 

Le prêtre lâcha l’adolescent et se décala doucement s’asseyant à ses côtés. Enya s’était mise de l’autre côté de Jamie. Un silence envahît le silence, qui fut vite brisé par la douce voix de la jeune fille.

- Vous dormirez ici ce soir.

- Oui, c’Est-ce que je comptais faire.

- Maman n’est pas là, Jamie n’aura qu’à dormir dans sa chambre.

Soa acquiesça et jeta un œil à l’adolescent. Ce dernier n’avait toujours pas repris des couleurs et son regard semblait triste. Pourquoi devait-il dormir seul ? Séparé d’un corps chaud, vivant et qui lui réchaufferait le cœur… Et Soa qui ne protestait pas… Finalement, peut-être que Jamie devrait arrêter ses allusions stupides au sexe…

 

Machinalement, il se leva et implora Enya des yeux. Cette dernière, voyant son air affaibli le conduisit à la chambre de sa mère. Lorsque la porte fut refermée, il s’allongea sur le lit et se recroquevilla sur lui-même, laissant des larmes silencieuses sillonner son visage …

 

De son côté, Soa observait sa sœur qui avait repris un visage de poupée et joyeux. Comment pouvait-elle passer des larmes à l’indifférence ? Comment faisait-elle pour cacher si bien ses sentiments ? Car il le savait, ce n’était que l’énorme carapace de la jeune fille qui revenait au galop. Il plaqua un bisou sur le front de la demoiselle et l’intima d’aller se coucher. La jeune fille obtempéra docilement et passa par la salle de bain afin de se brosser les dents. Habillée et lavée, elle se dirigea dans sa petite chambre tout en adressant un dernier petit signe de la main à son grand frère qui la guettait du salon.

- Bonne nuit lui murmura-t-elle.

La porte se referma de nouveau sur une personne déchirée et détruite à l’intérieur d’elle. Une fois encore, cette cloison permettrait à une personne de laisser vagabonder son chagrin sans que personne ne puisse trouver quelque chose à y redire. Et puis quoi ? La souffrance est une partie intégrante de la vie et va de paire avec l’amour.

- L’amour… grogna Enya. Je ne connais plus ce mot.

Sur ces paroles bien cruelles, la jeune fille laissa ses paupières recouvrir lourdement ses beaux yeux et son corps se détendit, emporté par les vagues d’un sommeil profond.

 

Cela faisait bientôt plus d’une heure que Soa était dans le salon, il fixait l’horloge, la porte de la chambre, l’horloge, le manteau de Jamie, la porte… Sa tête lui tournait, beaucoup de pensées contradictoires affluaient dans son esprit.

Y aller ? Ne pas y aller ?

Rien ne l’engager à quoi que se soit après tout, il voulait simplement veiller sur Jamie. Mais alors pourquoi toute cette excitation mêlée à une angoisse en profondeur ? Pourquoi cet état de transe ? Les gouttes perlaient sur le front du prêtre. Il se leva, tel un drogué réclamant sa dose et se dirigea à pas de loup vers la cloison.

- Mon dieu… Pourquoi je fais ça ? Pardonnez-moi seigneur…

Après avoir prononcé ses mots dans un murmure presque inaudible, Soa enclencha la poignée et pénétra dans la chambre de sa mère. Un fin rayon de lune s’était échappé et filtrait à travers le volet, dessinant les courbes arrondies du jeune adolescent. Il s’approcha du lit, enleva ses vêtements et se glissa aux côtés de Jamie. Alors qu’il tentait de se raisonner et de s’ordonner de sortir de se lit, une main se posa sur sa poitrine. Une main douce et langoureuse qui aurait fait damner un prêtre…

- Reste …