Dans un pays lointain, un jeune homme vêtu d’une cape noire, qui masquait également son visage, errait dans les rues désertes de Luniatos. Cela faisait des jours et des joues qu’il marchait. Il avait de l’argent mais très peu de magasins étaient ouverts. Il fixa sa montre usée et soupira.

- Il n’est que huit heures trente…

En effet, à Luniatos, les supermarchés n’ouvraient que l’après-midi. Etant une ville chaleureuse et peu chère, il n’y avait pas grand intérêt à vouloir gagner toujours plus d’argent. Il arriva au sommet d’une colline et aperçu pas très loin un château qui surplombait cet amas de maison. Il était imposant et … rose. Le jeune inconnu tomba des nues et se demanda quel roi pouvait avoir envie de peindre son château en rose ! Une couleur de fille…

- Cela doit être une reine, pensa-t-il

Deux heures plus tard, il était assis sur des marches, attendant patiemment qu’un des commerces ouvre. Son ventre gargouillait et sa bouche se desséchait. Depuis combien de temps n’avait-il pas bu ?

Alors qu’il commençait à s’endormir, une main le frôla et, par instinct de défense, il envoya son poing promener dans le visage de son interlocuteur. Réalisant brutalement son geste, il s’approcha de sa victime et posa sa main sur son épaule.

- Pardon ! Je ne…

- Désolé monsieur mais… j’ai déjà quelqu’un, ajouta l’homme le feu aux joues.

Quelques secondes plus tard, sa victime avait disparut en courant et notre inconnu se retrouvait avec sa main suspendue en avant, comme un demeuré. L’homme qui tenait le magasin ouvrit les grilles et il pu entrer s’acheter à manger.

Plus tard dans la journée, il prit place à un bar et détaillait les passants sans vergogne. Il se plaisait à tous les juger. Un homme d’un quarantaine d’années entra dans le bistrot et prit place à côté du jeune homme.

- Bonjour… commença l’homme. Je suis Gaspard et vous ?

- Djidane, déclara le jeune homme en enlevant sa cape.

Ses cheveux blonds coupés en dégradés mi long se déployèrent de leur prison. Le visage de Djidane était charismatique et les yeux de l’adulte s’agrandirent au fur et à mesure qu’il découvrait les fins traits du jeune homme. Djidane et sa bouche rosée, ses yeux bleus en amande et ses pommettes rehaussés. Il était magnifique tout en dégageant beaucoup de virilité.

Le blond jeta un œil à son interlocuteur et un sourire en coin se dessina sur son visage.

- Gaspard… Qui voudrait s’appeler ainsi ? Personne… Et personne n’aimerait lui ressembler…

Perdu dans ses réflexions, il ne fit pas attention à la main baladeuse qui commençait à caresser son postérieur. Furieux, Djidane se leva et lui administra une gifle monumentale. Content de lui, il allait tourner les talons amis une main empoigna son bras et le colla à un torse fort, musclé, puant la transpiration.

- Hé bien mon minet, j’aime lorsqu’on est direct avec moi.

- Dans ce cas lâchez-moi…

- Après ta demande, tu peux me tutoyez mon mignon.

Il avait parlé si près de son visage, il empestait l’alcool et Djidane se retenait de ne pas vomir sur ses belles chaussures cirées. Malheureusement pour Gaspard, un deuxième homme s’infiltra dans la conversation.

- C’est un vagabond, il ne connaît pas les règles.

- Nul n’est censé ignorer la loi. Maintenant retourne d’où tu viens fillette.

En effet, le deuxième homme avait plutôt l’air d’une fille. Sa taille était finement élancé et sa peau blanche contrastait énormément avec ses yeux améthyste et se cheveux teint en rose.

- Qu’est-ce qu’ils ont avec cette couleur les gens d’ici, pensa Djidane.

La « jeune fille » envoya un sourire à l’adulte et s’approcha de lui afin que le blond n’entende pas ses mots.

- Tu vas montrer un peu plus de respect à ton roi, sinon je te prie de croire que la fillette te fera regretter tes paroles.

Voyant Gaspard blêmir, Djidane cru que le jeune androgyne devait être un psychopathe assoiffé de sexe. Avant qu’il ne pu dire ouf, il se retrouva à la sortit du bistrot, maintenu fermement par le jeune homme.

- Lâche-moi sale pervers !

- Hé doucement gamin ! Je vais pas te manger !

- Gamin ? Qui c’est qui a l’air d’avoir douze ans ?

- Je suis le roi de cette ville et j’en ai 22, maintenant si tu veux, je peux toujours te ramener à ton ami, il se fera un plaisir de s’occuper de toi !

- Non c’est bon… grommela le blond. Tu m’emmènes où ?

- Dans une grotte ! se moqua l’androgyne.

- Oui c’est ça, je suppose que c’est à toi l’espèce de gigantesque bonbon rose qui te sert de toi.

- A qui d’autre ? s’amuse le jeune homme.

- Ton nom ?

- Le tient d’abord.

- Et c’est moi le gamin ? Djidane.

- Oui et c’est moi qui donne les ordres, ajout-t-il en riant. Nessa.

- Nessa ? Ils sont cruels tes parents.

- Mesure tes propos jeune homme, oublie pas que tu parles au roi !

- Je viens pas d’ici, je m’en fou ^^

- Je pourrais allègrement te faire regretter tout ce que tu dis.

- Mais tu ne le feras pas ajouta malicieusement Djidane

- Pourquoi ça ? demanda Nessa en arquant un sourcil.

- Car depuis qu’on est en route pour ta barbe à papa, tu me tiens la main. Je doute que tu veuilles te débarrasser de moi aussi facilement.

Il ponctua sa phrase d’un petit rire que Nessa trouva trop mignon et se promit de n pas le jeta aux crocodiles avant de goûter à ses jolies fossettes aux creux de ses joues.

- Tu as raison, je te réserve bien mieux…

Djidane l’observa suspicieusement. Qu’allait-il encore lui arriver ? Ils arrivèrent à la sucrerie aux alentours de midi. Djidane avait à peine touché à son verre d’eau et à cause de sa mésaventure, il n’avait pas pu manger non plus, oubliant son sac dans le bar… Nessa remarqua al mine blafarde de son compagnon et le força à rentrer dans sa grande demeure colorée.

- Je vais demander à Lila de faire à manger, installe toi sur les fauteuils.

- Lesquels ? Demanda Djidane en n’en comptant une vingtaine.

- Celui que tu veux ! Cria Nessa en s’éloignant.

Djidane les examina un par un. Ils étaient tous ronds, haut, confortables et … roses bien entendu ! Il prit place sur le plus près du couloir et attendit patiemment que son hôte reviennent. Dis minutes plus tard, le roi revînt avec deux plateaux à la main. Il els déposa sur l’immense table qui meublait la spacieuse pièce et s’installa, invitant Djidane à en faire de même. Le blond se leva et s’assied aux côtés de Nessa.

- Pourquoi c’est toi qui fait le service ?

- Car je ne suis pas un tyran et j’aime aider mes domestiques.

- Comme c’est généreux de ta part, ironisa Djidane.

- Au faite, pourquoi es-tu venu ici ?

- J’erre, je voyage, je découvre la vie quoi, répliquez le blond en fournant un morceau de viande dans sa bouche.

- Et il ne t’ai pas venu à l’idée que les règles de vie changent d’une ville à l’autre ? Tu aurais pu mal finir.

- D’ailleurs, qu’est-ce qu’il voulait dire Gaspard ?

Nessa soupira, il savait que les règles de son royaume était très spéciale mais il n’était pas le premier roi et n’aspirait pas à changer les traditions d’une ville aussi ancienne que Luniatos.

- Ici quand tu frappe quelque un ça veut dire que tu le demande en mariage, expliqua-t-il d’une seule traite.

Djidane en resta bouche bée, laissant sa fourchette à hauteur de sa bouche sans pouvoir bouger.

- Oh, je vois…

Le reste du repas se passa en silence puis Nessa fit faire le tour de ses appartements à Djidane qui ne cessait de s’extasier sur les parures de tableaux, les meubles anciens couvert de broderies diverses, faites à la main. Ce fut un vrai régal pour le jeune roi , qui ne cessait de jeter des œillades au blond, s’extasiant lui-même sur la courbe de son nez, redessinant pensivement le contour de ses lèvres…

Le soir arriva rapidement et le soleil se couchait déjà à l’horizon. Djidane était dans l’immense jardin, près d’une fontaine à observer les poissons nager librement. Dans quelques minutes, il devrait repartir et quitter ce paysage paradisiaque. Nessa s’approcha de lui et Djidane se leva.

- Merci pour cette journée, j’ai apprécié ta compagnie, lui avoua-t-il en lui adressant un petit sourire triste.

- Tu sais tu peux…

- Non… répliqua le blond sachant pertinemment que Nessa voulait qu’il reste dormir ici. Je… il faut que je reprennes ma route.

Nessa acquiesça. Il détestait que les gens qu’il aime s’en aille mai que pouvait-il y faire ? Il était le roi mais il ne pouvait pas user de son pouvoir pour le forcer à rester auprès de lui… Ou peut-être que si.

Djidane avait reprit sa route et commençait à sortir du château, il était dos à al grande batisse et marchait d’un pas régulier vers sa route. Des bras l’interceptèrent et encerclèrent sa taille. Un souffle lui chatouilla la nuque.

- Si tu t’en vas je te fais arrêter et jeter en prison.

- C’est du chantage ?

- … Ou je te ramène à Gaspard.

Djidane se mit à sourire bêtement en voyant le manège du roi. Il le voulait pour lui ? Rien que pour lui ?

- Je dors où ? Demanda Djidane avec un sourire.

Nessa retourna son ami et plaqua ses lèvre sur les siennes. C’était la première fois qu’il désirait une personne telle que Djidane, audacieuse.

- Dans mon lit…

- Je suppose que je n’ai pas le choix…

- T’as tout compris …

Tard dans la nuit, deux corps en sueur, éclairés par un fin rayon de lune, se donnaient l’un à l’autre. Les langues s’entremêlaient et les lèvres parcouraient leurs peaux satinés. Les mains ne cessaient de toucher, de presser, de donner du plaisir. Les deux amants soupiraient, aux bord de la jouissance. De gémissements se firent entendre, puis deux râles de plaisir à l’unisson. Et un souffle, à peine inaudible

- Reste avec moi…

Le lendemain matin, alors que la lumière du jour remplissait déjà la chambre privée du roi, il se retrouva seul dans son grand lit. Prit de panique, il se releva sans même s’habiller et se dirigea vers ses domestiques.

- Où est-il ?! Hurla-t-il.

- Ne vous énervez pas, votre ami a laissé une lettre , la voici…

Nessa arracha presque la lettre des mains de Lila et la parcourut rapidement des yeux.