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Et voilà je suis encore à ton chevet. Et j’attends. J’attend patiemment que tu te réveilles de tes yeux embués et vitreux. J’attend que tu me sers la main, signe que tu es en vie. Mais pour le moment, je fixe ton visage pâle et tes yeux cernés. Ta respiration est régulière, maintenue par deux machines reliées à ton corps. J’ai mal de te voir dans cet état, mal de savoir que tout est de Sa faute…

Tu m’abandonnais chaque soir pour La rejoindre. Chaque soir, j’étais seul dans notre lit, à pleurer dans mes draps tandis que tu dansais avec Elle. Seule Elle pouvait te rendre joyeux, rieur et plaisant. Mais je t’aimais quand même, je voulais être auprès de toi lorsqu’Elle n’était plus là.

Malgré mes avertissements, tu continuais de La voir, de Lui donner rendez-vous. Tu continuais de coucher avec Elle sans que je ne puisse y faire quoi que se soit. Et moi j’attendais. J’attendais patiemment que tu reviennes. Que tu me reviennes. Mais rien à faire, tu ne voulais rien entendre.

Nos ébats n’étaient plus les mêmes. Autant tu pouvais être énergique et me faire jouir plusieurs fois, autant tu pouvais t’endormir sans préavis… Mais je t’aimais. Et j’attendais. J’attendais que tu ailles mieux… J’attendais que tu La quittes pour vivre en paix avec moi. Mais rien à faire. C’était ton besoin vitale. Une obsession… Un calvaire. Un bonheur pour toi quand tu La voyais, un enfer pour moi de ne retrouver que l’absence de ta présence que je ne connaissais que trop bien.

Et j’attends. Je te regarde . Et j’attends. J’attends que tu sers ma main de la tienne. Mais tu ne fais rien. Tes paupières restent obstinément closes. Et le bip sonore et régulier me nargue, lui qui peut avoir un pouvoir sur ta vie. Sans cette machine tu ne respirerais plus. Sans Elle, tu ne serais pas dans cet état.


Eléonore rentre dans la pièce et posa un bras sur mon épaule qui se veut réconfortant. Mais je fond en larmes dans ses bras. Je n’en peux plus. De te voir te détruire pour cette chose. Cette horreur qui n’a pas besoin de toi. Même si tu La délaisses, Elle trouveras toujours quelque un d’autre pour lui faire l’amour. Mais rien n’y fait. Je pleure et j’attend. J’attends que mes larmes cessent de couler.

- Il va s’en sortir.

Je hoche la tête négativement. Elle est optimiste mais moi je sais que tu ne reviendras pas. Tu as déjà sombré pour Elle, ne voulant pas d’un retour dans le commun des mortels. Je me sens las, fatigué. Fatigué de t’avoir aimé aussi longtemps alors que je n’étais rien pour toi. Mes larmes ne veulent pas s’arrêter et mes sanglots agitent mon corps. Pourquoi m’avoir voulu à tes côtés si c’était pour me délaisser ? M’abandonner…

- Il ne veut pas revenir…

- Ne dis pas ça Damien …

- Elé, s’il te plaît… je le connais… Il est parti.

- Manu… Tu ne peux pas baisser les bras comme ça !

- Elé !: Je sais que c’est ton frère mais c’est pas moi qui l’ai mis dans cet état !

- Dam… Damien n’était pas bien… Il n’avait pas confiance en toi c’est tout !

- Pas confiance en moi ?! Hurlais-je. J’ai tout quitté pour vivre avec lui ! J’ai tout abandonné pour le suivre ! Et lui il fait.. Ça… C’est lui qui m’a abandonné et pas le contraire…

Eléonore me regarde tristement. Elle sait que j’ai raison. Je jette un regard à ton corps étendu dans ces draps blancs. Tu as l’air si paisible… Même plus que lorsqu’Elle est là… Mais seul toi ne t’es pas rendu compte de la gravité de notre situation. Tu as laissé notre couple dépérir et tu L’as préféré à moi…

Eléonore quitte la chambre d’hôpital et je reviens à tes côtés. Je me couche le long de ton corps et posa ma tête sur ton torse. J’essaie de ne pas trop t’ écraser, je ne voudrais pas que tu meures prématurément.

Je respire profondément l’odeur qui m’emplit les narines. Une douce odeur de mandarine flotte dans l’air. Tu adorais la mandarine…. Les larmes se remettent à couler. Je refuse que notre histoire se termine de cette façon. Je ne veux pas retourner seul dans cet appartement qui n’a plus aucune signification sans toi. Je ne peux tout simplement pas.. Je revois la cuisine, notre petit salon et la chambre à coucher. Le seul moment de la journée, ou de la nuit, où je peux te faire du bien… Même si parfois tu pensais à elle…

Un médecin entre. Il m’observe comme si j’étais un psychopathe. Non, je n’abuserai pas d’un homme qui n’est pas conscient.. Ni même vivant mentalement… Car oui, pour moi tu es presque mort… Tu ne te réveilleras pas…. Je le sais… Je l’ai su dès que j’ai lu ta lettre, posé sur le petit meuble à côté de la table basse.

- Monsieur, vous ne pouvez pas res…

- Je sais qu’il va mourir.

Le médecin se tait en entendant mon ton glacial et froid. Malgré ma voix chevrotante, il sait qu’un homme désespéré est prêt à tout. Je sais qu’il ne me refuseras rien de peur que je lui saute à la gorge.

- Laissez-moi passer ma dernière nuit avec lui.

L’homme en blouse blanche soupire et hoche la tête. Il sort de la pièce et je plonge ma tête dans ton cou. Je pleure encore. Et j’attend. J’attends patiemment ta mort. Je ne veux pas que tu meurs. Mais je le sais. C’est inévitable.

Je nous revois dans notre chambre… Ton corps transpirant sur le mien. Tes yeux bleus azurs fixant profondément les miens. Dans cet acte, tu pouvais y mettre tant d’amour, de tendresse. J’aimais tellement que tu me fasses l’amour. Je sens un frisson en me rappelant la sensation de ton sexe en moi. Ce n’est ni l’endroit ni le moment mais je sens une érection. Lentement je prend ta main et la pose sur la bosse formée dans mon pantalon. Je fixe ton visage pendant plus de xi minutes, attendant vainement une réaction. Ne voyant rien venir, je me remet à pleurer.

Et j’attends… J’attends que tu te réveilles… J’attends un miracle, que Dieu m’entendes.

Je parsèmes ton cou de mes lèvres mouillées par mes larmes. Je me sens mal, je sens des vertiges. Je veux que l’on fasse l’amour… Encore et encore, sans qu’Elle ne vienne interférer dans notre amour. Oui, tu m’aimais, je le sais… Mes lèvres remontent le long de ta mâchoire et je pose ma bouche humide sur la tienne, qui est sèche… Je l’humidifie à l’aide ma langue. Mais bien entendu, tu ne réagis toujours pas… Je deviens fou…

Accepter ta condamnation revient à accepter qu’Elle t’ai tué… Et jamais je ne pourrais te venger. Non, jamais… Je me rappelle de mes soirées seuls à chercher ce que tu pouvais bien lui trouver. Je ne comprenais pas ce qu’elle t’apportais de plus que moi… N’étais-je pas suffisant ? Pourtant tu m’aimais…

Nous avions passés tellement de bons moments avant que tu ne la rencontre… Nos escapades en forêt… Nous faisions l’amour n’importe où et n’importe quand, nous procurant du plaisir sans relâche… Demain, cela fera quatre ans que nous sommes ensembles et six mois que tu désertes le lit conjugal pour Elle… et moi j’attendais… J’attendais que tu me reviennes tandis que ton sang se mélangeait au sien…

- Je t’aime, murmurai-je, ma bouche collée à la tienne.

Mais seul le silence me renvoya à la triste réalité. Mes suppliques ne servaient à rien. Doucement, je sombrais dans un sommeil où Elle n’avait pas sa place. Où Manu et Damien ne faisait qu’un… Mais nous n’étions plus. Tu avais définitivement détruit notre couple, éteignant ton corps lentement …

Un bip strident me perça les oreilles et je me réveillais en sursaut. Environ cinq médecins déboulèrent dans la chambre avec tout un attirail. Je m’écartais vivement de toi… C’était fini. Et une heure plus tard, on m’annonçait ta mort… Eléonore avait accourut pour me soutenir mais je l’avais gentiment renvoyé auprès de sa famille.

Tel un zombie, je pris le chemin de la maison. Notre maison… Mes larmes affluaient sur mon visage au point où je ne savais même plus où je marchais. J’ouvris la porte de l’appartement et m’empressais d’aller dans le lit, laissant mon chagrin vagabonder dans la pièce. J’ouvris un tiroir, là où il y avait une photo de nous deux. Tu étais si souriant mon amour …

 

A côté de la table, un petit sachet plein de poudre blanche me narguait, je l’attrapais violemment et allais rageusement à la salle de bain. Le sachet se retrouva bien vite imbibé d’eau et la poudre désormais inconsommable. Je relevais la tête et fixais mon reflet dans le miroir. J’étais las de vivre. Je pris la petite lame de rasoir qui traînais que le lavabo et la portais à mon poignet.

Ne me parlez pas d’honneur, c’est par amour que les hommes meurent.

Par Pepitooo - Publié dans : One-Shots
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Commentaires

niou 0_o


bwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa >_<


*pleure comme une grosse conne*

commentaire n° :1 posté par : Elle Sid le: 23/01/2008 à 20h59

trop magnifique mais trop triste! en ce moment t'es pas très happy end!


snif c chialant!!!!

commentaire n° :2 posté par : Lumiere le: 21/01/2008 à 22h21
Vous faites toutes des histoires tristes en ce moment... C'est parce que c'est l'hiver ou quoi?!

C'est beau c'est sûr, c'est bien écrit aussi mais... qu'est-ce que c'est déprimant! =/

Mais j'aime quand même!
commentaire n° :3 posté par : Bloodyrock le: 18/01/2008 à 21h53
Hello! Oui je sais ça fait un bail que j'étais pas repassée te lire, je voulais te dire que cet OS est vraiment magnifique!

(et pour répondre à Bloodyrock, oui je crois que c'est à cause de l'hiver, moi-même en ce moment pour réussir à pondre du joyeux je dois me mettre en état de fatigue avancée lol)
commentaire n° :4 posté par : Utopia le: 18/01/2008 à 22h12

Un histoire magnifique qui vaut le coup d'être lu!! Poignant, on ressent toute l'émotion dans ton écriture!!


demon's diary

commentaire n° :5 posté par : lydie le: 18/01/2008 à 22h19
ouaaaaaaaaaaaaaaw c tou simplemen tro bo magnifike le texte lecriture c tro bien ecri c tro bo bravo franch' jai tro aimé c triste mé c tro bo super jadore tro t istoire merci de les avoir ecrites enfin c tro bo!!!
commentaire n° :6 posté par : joojie67 le: 18/01/2008 à 22h20

C'est vraiment un très beau texte!! C'est tellement poignant et triste!!! Ca m'a envoye un vent d'emotions en pleins visage !! 


Enfin c'est magnifique Continue d'ecrire !!!  

commentaire n° :7 posté par : nouille le: 19/01/2008 à 08h45
tellement beau, tellement triste...
commentaire n° :8 posté par : super-ketchup le: 19/01/2008 à 09h42
mais... mais... c'est trop triiiiste ! *pleure* bouhouhou !!!!

enfin c'est magnifique mais tellement triste....
commentaire n° :9 posté par : Ley le: 19/01/2008 à 10h24
Magnifique Os ma chériie! J'en ai des frissons xD
commentaire n° :10 posté par : Mahea le: 19/01/2008 à 11h51

Vraiment magnifique ce OS!! Mais trop triste!!


En tout cas toujours aussi bien écrit

commentaire n° :11 posté par : Dadoune le: 19/01/2008 à 12h36
C'est une histoire boulversante >_< j'ai presque pleuré, j'avais le coeur sérré xD oui je sais je suis sentimental mdr ^^
commentaire n° :12 posté par : Nenette le: 19/01/2008 à 23h41
tout simplement manifique
commentaire n° :13 posté par : imtouchable le: 20/01/2008 à 21h54
Bouuuuh,

Trop triste c'tte histoire ! ='( !!

Magnifique <3
commentaire n° :14 posté par : Yasmina le: 27/01/2008 à 01h25
trop triste j'ai failli pleurer!! Et pourtant d'habitude je suis pas une fille sensible!!
commentaire n° :15 posté par : Toto le: 02/03/2008 à 23h08
Oouuuin, triste mais magnifique!!!
commentaire n° :16 posté par : Eowyne le: 30/03/2008 à 08h13

je viens de relire cet OS et je viens de remarquer que la derniere phrase c'est celle de la chanson ,de Tibalt dans romeo et juliette lol

commentaire n° :17 posté par : Sam le: 15/09/2011 à 16h40

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