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Toi ou ma Foi

Chapitre I

 

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Le soleil venait à peine de se lever sur le village de Popoli*. L'air était frais, l'hiver approchait à grands pas. Certains arbres étaient déjà dénués de toutes feuilles. La petite ville semblait morte tellement le silence régnait. Les boutiques n'avaient encore pas ouvertes leurs portes et les gens dormaient paisiblement, molletonnés dans leurs gros édredons.

 

Une grande église se dressait au milieu de cet amas de maisons collées les unes aux autres. Elle était imposante et semblait hautaine, comme si ses portes allaient vous aspirer tout entier. Un jeune homme vêtu d'un long manteau noir et d'un chapeau de la même couleur se dirigeait à grand pas vers cet unique monument. Il s'engouffra dans la bâtisse, laissant le froid d'Octobre derrière lui.

 

A l'intérieur, l'apparence était presque aussi glaciale que le froid. Il faisait gris, la lumière perçait à peine à travers les vitraux non lavés. Un énorme lustre était suspendu au milieu du plafond. Un lustre non-éclairé. Le jeune homme se dirigea lentement à l'arrière de l'église, passant devant une orgue immensément grande. Il se déshabilla et enfila son aube puis son étole et revînt sur ses pas.

 

Les cloches sonnèrent. La ville s'éveilla, les gens sortirent de chez eux pour acheter le pain. D'autres s'engouffrèrent dans l'église à la minute prêt. Le jeune homme se dirigea dans le confessionnal. Il devait avoir une trentaine d'année. Il était blond et avait les yeux bleu. Il attendit. Il attendit que des personnes infâmes viennent se plaindre à lui. Alors que sa fonction était de donner l'absolution, ses journées consistaient à écouter les plaintes de l'un et les petits secret de l'autre. Aucun attendait un quelconque pardon. Tout ce que ces personnes voulaient, s'étaient de se rendre intéressant. Une femme d'une cinquantaine d'année entra et posa son énorme fessier sur le banc en bois.

 

- Mon père, j'ai pêché.

- Je vous écoutes mon enfant, tenta de répondre le prêtre avec grande conviction.

- J'ai, j'ai cédé.

- Expliquez-vous...

- J'avais entrepris de suivre un régime, et je.. j'ai acheté deux tablettes de chocolat. Je n'ai pas su résister, s'exclama-t-elle avant d'éclater en sanglots.

 

Le prêtre souffla discrètement. Certes, il devait être compatissant et aimant avec son prochain mais comment réagir lorsqu'une personne ne respecte pas la chartre chrétienne ? Le jeune prêtre avait l'impression que tout cela ne menait nulle part. Les personnes de ce village se fichaient totalement de la religion. Il se sentait si humilié.

 

Après avoir assurer à cette vielle femme obèse, qu'elle n'avait en rien besoin d'un régime et que par conséquent, il ne fallait pas qu'elle s'afflige un tel châtiment. Il lui pardonna d'avoir cédé et l'autorisa à manger tous les chocolats qui lui plaisait, dans la limite du raisonnable...

 

Le reste de la journée ne se déroula pas mieux que les autres jours. Il entendit divers adultères, des pêchés moindres étant donné qu'aujourd'hui, tout le monde couchaient ensemble, tout le monde se mariait et tout le monde divorcés. Bientôt cette église servirait d'orgie, pensa-t-il la mort dans l'âme.

 

- Soa ? Soa tu es là ?

- Enya ? Je suis derrière ! cria-t-il à l'intention de sa petite soeur.

- Tu as les traits tirés ... remarqua-t-elle après l'avoir rejoint.

- Les gens d'ici sont fatigants ...

- Huitième commandement, tu ne feras pas de faux témoignages, imita-t-elle en faisant la voix de Dieu.

- Ne te moque pas de moi ! Mes témoignages sont fondés, je vois une cinquantaines d'imbéciles par jour qui n'assistent jamais à la messe ! Tout ce qu'ils veulent c'est être rassurés dans leurs mensonges....

- Soa... Tout le monde n'est pas comme ça ici. Tu arriveras à leur faire comprendre que Dieu est notre guide.

- Notre guide ? J'ai l'impression qu'il nous a abandonnés depuis qu'on habite ici ! Nous avons été rejetés à cause de...

- Ne dis pas n'importe quoi ! s'énerva Enya.

- Le suicide est un crime, tu le sais pourtant bien... ajouta Soa d'une voix brisé.

- Papa a fait son choix. Rentrons, maman nous attends.

 

Soa acquiesça et suivit sa petite soeur. Ils marchèrent sur le sentier poussiéreux en silence. Dix minutes plus tard, ils arrivèrent au seuil d'une maison en pierre blanches. Soa enleva ses chaussures et pénétra dans sa maison.

 

- Vous êtes rentrés ? demanda une voix féminine.

- Oui maman, c'est nous.

- Asseyez-vous, le dîner est prêt.

 

Une femme d'un âge avancé, se dirigea vers une petite table basse et y déposa une grande marmite. Enya s'assied et commença à servir tout le monde. Soa alla se laver les mains et prit place aux côtés de sa cadette.

 

- Enya, comment s'est passé ta journée ?

- Plutôt bien, je commence doucement à m'intégrer.

 

Enya était une jeune fille pétillante, elle était aussi blonde que son frère et cette année, elle était entré en Terminale. Bien que ce ne soit que sa deuxième semaine dans ce lycée, elle s'y plaisait assez, malgré les médisances à son sujet. En effet,  leur père s'était suicidé et ils avaient du quitter leur ville natale car là où ils étaient, le suicide était une honte et ils ne voulaient pas subir des humiliations quotidiennes. Seulement, la nouvelle s'était rependue comme une traînée de poudre. Et certaines personnes de son lycée était déjà au courant de la situation de cette famille étrange. Mais Enya n'était pas du genre à se laisser abattre et continuer de vivre au jour le jour.

 

- Et toi Soa ?

- J'ai déjà vu mieux...grogna-t-il.

- Tu sais, tu devrais peut-être songer à faire entrer une femme dans ta vie, commença Nona.

- Pas question, je voue mon seul amour à Dieu.

- Mais tu es en droit d'avoir une femme mon chéri...

- La discussion est close, j'ai dit non !

- Tu préfères les hommes en faite , lança Enya dans un humour plus que douteux.

- Enya ! Comment oses-tu ?!

- Ben quoi... bredouilla-t-elle.

- L'homosexualité est encore pire que le suicide ! Tu veux me faire mourir de honte ou quoi ?! explosa Soa.

 

Le jeune fille se tût, son frère avait consacré toute sa vie à devenir prêtre. Il avait fait voeu d'abstinence envers et contre tout. Personne n'aurait pu le faire changer d'avis. Ils continuèrent à manger en silence puis tout le monde alla se coucher. Soa en priant pour que demain soit un jour meilleur. Enya s'endormit, des rêves pleins la tête. Nona dans tout ça, effectua son rituel quotidien. Elle raconta sa journée à son mari, joliment encadré au dessus de son lit et se glissa dans les fins draps blanc qu'elle avait lavé dans la journée.

 


 

 *Popoli est un petit village en Italie.

 

Alors, ce petit commencement vous plaît-il ?

Par Pepitooo - Publié dans : Toi ou ma Foi
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