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Toi ou ma Foi

Chapitre VIII

 

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Soa tenta de calmer son cœur qui palpitait rien qu’à l’entente de la voix de l’adolescent. Il ouvrit un peu le col de sa chemise qui dépassait de son habillement et respira convenablement. Alors qu’il faisait un froid glacial en dehors de l’église, dans ce petit parloir, Soa étouffait.

 

 

- Tu es revenu.

- J’avais besoin de parler.

- Je t’écoute dans ce cas.

-Il me battait, déclara l’inconnu après plusieurs minutes de silence
 
- Qui ça ?

- Mon beau-père. Lorsque mon père est mort dans un accident, ma mère a voulu refaire sa vie. A ce moment là, je n’avais que quatorze ans. Mon frère et moi étions soudés. Mais cet homme et soudainement rentré dans notre envie, brisant l’équilibre fragile qui nous liait à notre mère.

 

L’adolescent se tu. Soa se mura dans un silence profond, n’osant répondre quoi que se soit à cette confession hors du commun. Lui qui entendait à longueur de journée des femmes se plaindre sur le chocolat qu’elle avait ingurgité dans la journée, il se retrouvait face à un adolescent en détresse. Et que pouvait-il y faire ? Rien… A part l’écouter.

 

- Puis tout à déraper… Mon frère est tombé malade et ma mère ne s’est plus qu’occuper que de lui. Elle m’a laissé dans les griffes de cet homme qui passait ses nerfs sur moi, oubliant que j’étais encore un enfant…

- Tu en as parlé à ta mère ?

- Comment lui avouer que l’homme qu’elle aimait était un conard !

- Pas de vulgarité dans mon église je te prie, déclara doucement Soa.

-  Pardon… Je me suis vraiment senti abandonné. Mon frère m’avait tout pris…

- Rejettes-tu la faute à ton frère ?

- Oui… il ne s’est pas soucié de savoir comment moi j’allais. Sa santé était plus importante que la mienne. Il ne m’adressait plus la parole.

- Connais-tu la raison de ce changement d’attitude ?

- Le soir, quand ma mère partait travaillé, j’entends des gémissements dans la chambre… Ils étaient ensemble, lui et mon frère à faire je ne sais quoi, tandis que moi, je me détruisais de l’intérieur… Je ne pourrais jamais leur pardonner.

- Comment es-tu arrivé ici ?

- J’ai erré, j’ai cherché et recherché.

- Qui ou quoi ?

- Quelque chose… Quelqu’un. L’heure viendra aux aveux et il paiera.

- La vengeance n’est pas une solution, Dieu pourrait te pun…

- Dieu n’existe pas !     

 

Un flash revînt alors en mémoire de Soa, il se rappela soudain.

 

- Cette église ne servira pas de toit. Dieu n’est pas…

- Dieu n’existe pas ! trancha Jamie.

 

Alors c’est lui, songea-t-il… C’est Jamie qui est de l’autre côté de la porte… Il fut étonné de ne pas y avoir pensé avant, certes, il ne connaissait pas encore son visage pour en être certain mais tout son passé s'emboîtait tel un puzzle à celui de Jamie. Un jeune qui venait d’arriver en ville, sans famille, sans toit, sans rien. Exactement le même statut que l'adolescent… Il fut attristé de connaître ce sombre passé, bien trop lourd à porter pour un jeune garçon de cet âge. D’ailleurs, quel âge avait Jamie ? 16 ? peut-être 17…

 

- Je reviendrais... murmura le garçon.

- Quand ? demanda le prête avec plus d'empressement qu'il n'aurait du.

- Demain... Sûrement...

 

Un silence s'en suivit. Sa entendit la porte grincer à nouveau et alors qu'il passait la tête par l'embrasure de la porte, il vit une silhouette se faufiler tel un chat à l'extérieur de la vieille église. Il cru reconnaître la chevelure noir ébène à la lueur du jour, mais ce ne fut que très bref. Il soupira... Dieu seul savait combien il aimait être le confident de ces gens qui n'aspirait qu'à être écouté. Et enfin, il pouvait prouver à Dieu sa bonne volonté à aider les personnes dans le besoin, tout ceux en quoi il avait cru prenait aujourd'hui forme sous la gracieuse apparence d'un adolescent...

 

Alors que Soa se posait tout un tas de questions existentielles (Lol...), Enya claquait des dents. Chréa se tenait devant elle, les poings serrés à bloc, prête à lui bondir dessus. Enya ne s'était jamais battu, de nature posé mais démarrant au quart de tour, les gens lui avait toujours foutu la paix. Mais pourquoi Cette grosse tignasse rousse lui cherchait des noix? Elle se rappela de sa conversation avec Abigail, quelques minutes plus tôt.

 

-         Elle espère qu’on se remette ensemble. Elle n’a pas digéré le fait que je l’ai quitté.

 

Enya fronça ses fins sourcils clairs et rehaussa son petit nez en un signe de dégoût. Comment une fille pouvait-elle tromper son petit-ami ? La fidélité ne faisait pas parti de l'éducation dans ce village ? Mais à voir la personnalité de tout les élèves de ce lycée, elle avait plutôt l'impression d'avoir affaire à un troupeau de mouton qui ne faisait que suivre le mouvement...

 

- Ne t'approches plus de lui ou tu le regretteras ! cracha Chréa, visiblement très énervé.

- Depuis combien de temps t'es là toi ? demanda audacieusement Enya, feintant le calme, alors qu'elle tremblait de tout ses membres.

 

La rousse faisait une bonne tête de plus que la blondinette, elle pouvait la massacrer en une seule gifle. Enya était plutôt fragile physiquement, tout les évènements surmontés durant toute sa vie l'avait passablement affaiblie. Chréa lui jeta un regard furieux. Tout son corps bouillonnait de rage et ne demandait qu'à donner une bonne correction à cette effronté qui lui tenait tête.

 

- Assez longtemps pour savoir que tu joues la vierge effarouché en sa présence alors que tu n'es qu'une vulgaire catin.

 

Vous savez ce qui est le comble pour une fille plus que croyant dont le frère est prêtre ? Se faire insulter de catin par une jeune fille qui trompe son petit-ami à la première occasion. Enya du se faire violence pour ne pas sauter à la gorge de son adversaire et l'envoyer direct dans un brancard. Elle lui aurait volontiers abîmé son visage si doux en de formes grossières et disgracieuses. Mais sous cette couche de maquillage , y avait-il réellement une jeune fille jolie ? Enya n'y croyait pas un seul instant. Tout les cosmétiques qu'elle utilisait ne servaient qu'à camoufler tout ces gros défauts disgracieux, à peine perceptible sous cette couche de fond de teint. Enya esquissa un sourire ce qui ne manqua pas d'échapper à Chéra.

 

- Ca te fait rire ? Tu veux que tout le lycée le sache ? la menaça la rousse.

- Et toi ? Que dirait tout ces beaux garçons en voyant ta tronche au réveil ? ria Enya à gorge déployé.

 

La rousse porta immédiatement la main à son visage, le palpant comme si sa vie en dépendait. Ses yeux lançaient des éclairs. Comme cette gamine pouvait se foutre de sa gueule ainsi ? Et lui piquer son ex petit-ami ? Non, cela ne se passerait surement pas comme ça...

 

- Tu vas le regretter ! ragea-telle en passant à côté d'Enya qui était toujours explosé de rire, se tenant adossé au mur pour ne pas s'effondrer.

Par Pepitooo - Publié dans : Toi ou ma Foi
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