Chapitre XII
+
+
- Tu me fais penser à une poupée de porcelaine, avoua l’adolescent.
- Merci…
- Tu veux me parler de ton frère pas vrai ?
La jeune fille sourit à la pertinence de son invité. Il n’était pas bête et savait sûrement ce qu’elle s’apprêtait à lui dire. Néanmoins, elle examina le jeune homme de plus près. Il était vraiment charismatique et elle comprenait parfaitement l’attrait de Soa à son égard.
- J’ai entendu votre « dispute »
- Et ?
- Tu ne l’auras pas aussi facilement, déclara-t-elle avec franchise. Mon frère n’est pas de ce genre de personne qui se laisse facilement entraîner. Il a des principes et des convictions…
- Et ces principes et ces convictions l’empêchent de faire ce dont il désire, termina Jamie.
- Il n’a pas fait tout ce chemin pour se laisser aller dans une aventure sans lendemain. Sans queue ni tête.
- Queue et tête, j’ai ! Ironisa l’adolescent.
Une ébauche de sourire anima le visage d’Enya, elle aimait son humour, bien qu’un peu lourd. Il essayait de ne pas être trop sérieux dans cet discussion mais elle savait qu’il avait compris le message.
- Laisse-le tranquille.
- Pourquoi ?
- Il n’est pas fait pour toi et tu le sais.
- Il prend soin de moi ! S’exclama Jamie, légèrement énervé.
- Mais toi ! Pourras-tu prendre soins lui ?! Le questionna la jeune fille sans ciller. Tu attends quoi de lui ?
Les questions d’Enya le bouleversaient plus qu’il ne l’aurait cru. Elle avait raison, après tout, qu’est-ce qu’un gamin d’à peine 18 ans pouvait-il apporter à un bel homme tel que Soa ? Pouvait-il rester auprès de lui ? Il ne pouvait répondre à ses questions. Lui-même ne savait pas ce qui se passait dans sa propre tête, alors pour connaître les pensées des autres, c’était plus que périlleux.
- Tu vois, tu ne peux même pas répondre à ma question.
- Dans tous les cas, ça ne te regarde pas.
- C’est mon frère, encore heureux que ça me regarde !
Jamie piqua du nez, il avait envie de la gifler tout à coup. Elle était vexante et blessante. Comment pouvait-elle être aussi crue dans ses mots.
- Je veux le bonheur de Soa, déclara la jeune fille. Notre famille a assez souffert de perte et je ne veux pas qu’une autre s’ajoute à son cœur. Il n’est pas assez fort pour supporter un second départ.
Jamie ne répondit pas, se demandant de quelle perte parlait Enya. La jeune fille se leva du lit et se dirigea vers la porte, avant de disparaître dans le couloir, elle se retourna une dernière fois à l’intention de son hôte.
- Si ce n’est pas sérieux, ne le laisses pas s’attacher à toi.
- Ou ?
Les yeux d’Enya, habituellement si doux et innocents se voilèrent d’une ombre et devinrent menaçant.
- Ou tu le regretteras amèrement.
Quelques minutes plus tard, et enfin seul, Jamie s’allongea sur son lit et se laissa emporter par la fatigue. Des pensées pleins la tête, il se laissa guider aux pays des songes.
************
Le lendemain matin, une douce odeur de pain chaud s’infiltra dans les narines du bel adolescent et le réveilla doucement. Il rabattit les couvertures aux pieds du lit et se leva, les cheveux en bataille et son corps munis d’un simple boxer. Les yeux encore vitreux, le corps malhabile, il se dirigea vers la grande armoire et emprunta un fin bas de pyjama en coton noir. Ravi de ce bout de tissu qui usait parfaitement sa chute de rein, Jamie se dirigea vers l’odeur si douce et sucrée. Arrive à la cuisine, il aperçut Soa, de dos, penché sur une cafetière. Son regard dévia vers la petit table au centre du salon, magnifiquement garnis de confitures, petits pains et autres délices.
A pas de loups, Jamie s’approcha du corps de son hôte et lui encercla la taille de ses bras. Soa eut un sursaut mais ne bougea cependant pas un doigt. Jamie en profita pour caler sa tête sur le dos lisse du prêtre.
- Enya ? je croyais que tu étais partis.
Jamie sourit et hocha la tête en signe de négation. Le blond, ne sentant pas le parfum habituel de sa petite sœur baissa les yeux vers les bras qui enserraient sa taille et découvrit des avant-bras… très bronzés….
- Tu as fais des UV crevette ? Ironisa le prêtre.
L’adolescent releva la tête, aux bords du fou rire et obtempéra pour une voix douce, chaude et féminine.
- Oui, grand frère chéri. La prochaine fois tu viendras avec moi, c’est exigu et … intime, termina Jamie en baladant ses mains sur le torse pâle du prêtre.
Soa dû se faire violence pour ne pas se retourner et l’embrasser fougueusement, mais le crucifix accroché à côté de la hotte le fit rapidement revenir à lui. Il délogea tendrement les mains de l’adolescent, ne voulant pas être brusque, comme il l’avait été hier.
- Va t’asseoir, c’est prêt dans cinq minutes, ajouta-t-il un peu autoritaire.
Jamie rechigna mais, son estomac le rappelant à l’ordre, il alla docilement s’asseoir en face de la petite table basse, garnie à souhait.
- Enya n’est pas là ? Demanda l’adolescent.
- Elle est déjà parti au lycée. Commence à manger, ça va être froid.
L’adolescent hocha simplement la tête et commença à entamer son petit-déjeuner. Durant le quart d’heure qui suivit, le plus jeune ne cessa de pousser des gémissements tant les saveurs qui caressaient son palais étaient délicieuses.
- C’est trop boooon ! C’est quoi ? S’exclama-t-il les yeux brillants.
- De la confiture de rhubarbe, répliqua Soa en le regardant comme s’il été un extraterrestre. T’as jamais bouffer un petit déj’ de ta vie ou quoi ?
Le sperme de ce gros con c’est pas un petit dej’….
- Si bien sûr ! Mais j’ai encore jamais mangé cette confiture !
Le reste du déjeuner se passa dans un silence profond, pas gênant, juste bien comme il faut. Jamie observait Soa à la dérobée, celui-ci étant perdu dans ses pensées. L’adolescent fixa l’assiette encore pleine de son hôte. Il n’avait presque rien mangé…
Sans que le plus vieux s’en aperçoive, Jamie se leva et alla se caler dans son dos, encerclant à nous veau sa taille de ses bras. Un hoquet de surprise anima le corps de Soa.
- Ca ne va pas ?
- Hein ? Si, pourquoi t’es collé à moi ?
- Pourquoi tu tires une tête d’enterrement ? Demanda le jeune homme en posant son menton sur son épaule.
Un frisson parcouru le corps du prêtre. Dieu seul savait combien il avait envie de lui. Ce désir irrésistible, indomptable, qui le mènerait probablement à sa perte…
- On ira en ville cet après-midi, déclara Soa en essayant de se relever.
Mais c’était sans compter sur l’avis de Jamie qui le fit rasseoir instantanément Malgré sa carrure pas très imposante, ses bras étaient légèrement musclés et il avait assez de force dans les bras pour le faire plier. Soa se retrouva à nouveau dans ses bras, sans rien pouvoir y faire. Ce gosse décidément…
- Pourquoi faire ? Demanda Jamie en déposant un baiser sur les cheveux de blés du prêtre.
- … Acheter un lit …
- Tu en déjà un.
- C’est pas pour moi mais pour toi.
- Pas la peine ! Trancha l’adolescent. Je veux dormir avec toi.
- Hors de question.
Soa avait profité de la tête d’ahurie de Jamie pour s’extirper de son emprise et commença à débarrasser la table. Jamie arriva en trombe dans la cuisine et lui fit lâcher l’assiette qui se fracassa au sol. L’adolescent empoigna le bras de son hôte et le plaqua au mur.
- Pourquoi ?!
- Jamie lâche-moi, ça fait mal !
Le plus jeune relâcha sa prise, conscient de l’exagération de sa réaction. Il regarda Soa avec une mine dévasté.
- Pourquoi, l’implora-t-il de ses yeux humides.
Soa ne savait plus quoi faire. Il refusait de repasser une nuit avec Jamie, surtout dans les circonstances présentes. Mais sil ne supportait pas de le voir aussi triste. Doucement, il entoura ses épaules de ses bras et attira son protégé à lui. Il commença à caresser ses cheveux.
- Je ne veux pas que ce qui s’est passé hier se renouvelle, lâcha-t-il simplement, avant de partir prendre sa douche.
Il laissa Jamie, planté au milieu de la cuisine. Le garçon glissa le long du mur pour finir sur le parquet froid et quelques larmes coulant discrètement.
Mais je veux que ça se renouvelle… Encore et Encore…
Pour ceux qui aurait mal compris mon message précédent. J'agresse les fantômes lecteurs car c'est un manque de respect. Certains de mes lecteurs ont lâchés genre un ou deux commentaires sur mon blog durant toute l'année et je m'en fou tant que je sais qu'ils sont là ^^ C'est pour ceux qui n'ont pas manifesté une seule fois leur présence c'est tout. Après moi, tant que mes lecteurs habituels ne me lâchent pas, j'me porte bien ^^
Commentaires