Toi ou ma Foi

Chapitre II

Le lendemain matin, Soa se leva lentement, déjà las de la journée qui allait suivre. Il sortit de sa chambre vêtu d'un peignoir de laine noir et se dirigea dans la chambre de sa petite soeur. Elle était encore profondément endormie, le corps sur le côté gauche, les jambes repliées et les bras croisés. Elle ressemblait à un petit chat. Les draps avaient étés roulés en boule au pied du lit, elle avait du beaucoup bougé pendant la nuit.

Depuis que leur père avait mis fin à ses jours, Enya ne cessait de faire des cauchemars, c'est elle qui avait découvert le corps en rentrant de l'école alors que leur mère était au marché. Elle avait violemment été traumatisée par cette vision d'horreur qui s'offrait à elle. Durant deux ou trois jours, elle ne réussi à parler à personne de sa famille et faisait régulièrement des cauchemars, se réveillant en criant et en sueur durant la nuit. Soa arrivait alors et la berçait jusqu'à ce qu'elle se rendorme.

Soa réveillant doucement sa petite soeur et l'intima de venir prendre son petit déjeuner. Il retourna à la cuisine et déposa sur la petit table basse un bol de céréales au fruits rouges, les préférés d'Enya, avec une pomme verte. La jeune fille se leva en titubant jusqu'à la cuisine et prit place devant la petite table, les yeux mi-clos, ses cheveux en bataille.

- Enya, grommela Soa, ressaisis-toi, on dirait un zombi !

- Jeviensapeinedemeleverfaispaschier, grogna sa charmante petite soeur.

- Enya t'en veux une ?! s'insurgea son frère.

- Oh arrête de faire ton coincé ! s'exclama soudain Enya, visiblement réveillée.

- Mange !

La mère des deux enfants apparut au coin de la cuisine, un sourire amusé au bout des lèvres. Elle regarda tendrement Soa, il avait si bien grandit, mais elle regrettait son attachement fanatique à Dieu. Il refusait tout contact, même amicale avec une fille et cela l'inquiétait quelque peu. Soa n'était pas heureux ici, elle le savait.

- Enya, arrête d'embêter ton frère, tu veux ?

- Oui M'ma...

- Soa, tu vas à l'église aujourd'hui ?

- Uniquement cette après-midi, il y a un mariage ce matin et c'est Léo qui fait officialise la cérémonie.

- Dans ce cas, tu voudras bien aller au marché à ma place ? je te ferais une liste.

- D'accord, j'accompagnerai Enya au lycée en même temps.

La concernée voulu protester, mais elle fut empêcher par de chose : tout d'abord sa bouche pleine de céréale, ensuite par le regard menaçant de sa mère. Soa avait besoin d'un peu de compagnie et sa soeur devait l'aider à se sentir mieux dans ce village inconnu. La jeune fille grogna quelques mots incompréhensibles puis alla s'habiller.

Soa soupira tout en mordant dans un bout de pain. Il se sentait si seul. Certes, c'est lui qui en avait décidé ainsi mais son père lui manquait tant, il avait une réelle complicité avec lui et à présent il n'était plus là pour le consoler. Malgré que Soa soit un adulte, il n'en restait pas moins un enfants dans sa tête. Il était vierge de tout. Pas de premier baiser, pas de première fois, pas de première bétise ni de premier mensonge. Un homme bien en tout point. Trop bien, pensa-t-il...

- Soa on y va ? je vais être en retard, rechigna sa soeur en tirant sur sa veste.

- Maman , je vais m'installer dans ma propre maison ! déclara-t-il en se tourna vers sa mère.

Nona sourit à ce que venait de dire son fils tandis que sa soeur avait la bouche grande ouverte. Voilà enfin un changement chez son fils. peut-être se rendait-il enfin compte qu'il fallait qu'il fasse certaines choses par lui-même.

- Ton père à laisser assez d'argent pour acheter tout le village. Fais ce que bon te semble, je te suivrais toujours mon fils, lui murmura-t-elle en le prenant dans ses bras.

Quelques minutes plus tard, Enya et Soa sortir de leur maison et se dirigèrent vers le lycée de la jeune fille. Cette dernière resta muette durant tout le trajet. Arrivée à destination, Soa planta un baiser sur la joue de sa soeur et la pris dans ses bras.

- Je ne t'abandonne pas, je vais juste prendre un peu ma vie en main, je ne peux pas vivre au crochet de maman.

- Tu ne prendra pas une maison loin de la notre hein ?

- Ne t'inquiètes pas Enya, je vais rester près de toi...

La jeune fille sembla soulagé et recouvra le sourire. Elle sautilla sur place et s'engouffra dans la grande bâtisse afin de nourrir son cerveau de toutes les bonnes informations dont elle aller pouvoir se délecter aujourd'hui. Soa sourit en voyant la bonne humeur de sa soeur. C'était si bon de savoir qu'elle se remettait doucement de son deuil.

Il rebroussa chemin et prit le petit sentier qui menait à la place du marché. La place grouillait de villageois. Les vendeurs hurlaient leurs bons pris afin d'attiser les acheteurs. Soa observa la liste que sa mère lui avait fourré dans la poche. elle était immensément longue.

Deux heures plus tard, il reprenait le chemin de la maison muni de quatre sachets d'aliments pleins à craquer. Sur el sentier qui menait à sa demeure, il vit un corps étendue sur un banc. Sa bonne conscience le sonna bien évidemment de venir en aide à cette personne. Il se dirigea à pas lent et découvrit les traits d'un adolescent au visage fatigué qui dormait à poing fermé. Depuis quand les gens dorme-t-il sur des bancs, il a pas de famille ou quoi ?

Il constata que le jeune homme avait les mains et le visage un peu crasseux et que ses vêtements étaient un peu déchirés. Il n'avait qu'un petit sac à ses pieds. Soa se demanda si il devait le réveiller ou le laisser là. Il s'approcha et vérifia tout de même si il respira. Il pencha son visage et écouta la respiration de l'adolescent. Il entendit une respiration régulière et aussi... un souffle chaud sur son cou ?! Et des mains qui lui s'accrochaient à sa nuque !

- Et lâche-moi ! se débattit Soa.

- C'est toi qui t'es approché à 3cm de ma gueule espèce de taré, grogna une voix rauque et sensuelle à la fois.

- Je vérifier que t'étais en vie ! Et c'est moi le taré ? Lâche-moi t'es trop près !

- Tss pédophile... murmura le garçon.

Soa fut si outré et blessé par ses paroles qu'il partit sans plus de regards vers cet adolescent visiblement dérangé. Il rentra rapidement chez lui et déposa les sachets sur le comptoir. Quelques minutes plus tard, il était allongé dans son lit , les mains sur le visages. Cet échange l'avait vidé.

Des larmes lui brouillèrent la vue et roulèrent le long de ses joues avant d'aller s'écraser sur l'oreiller. Il n'était pas devenu prête pour qu'on l'accuse des pires horreurs sur terre ! Il n'avait pas donné son âme pour être insulté de la sorte ! Il n'avait pas fait tout ses sacrifices pour rien ! Il refusait ce sentiment d'abandon que lui inspirait sa croyance. Il se sentait si seul...

- Papa... murmura-t-il en étouffant un sanglot.

J'ai pas pu resisté à l'envie de vous mettre la suite xD Bon il se passe rien de très palpitant mais les choses vont aller très lentement dans cette histoire. Ca vous plait quand même ou pas ?