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               Chapitre XII
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Casey resta, quelques instants, seul sur le canapé. Son frère et Tally s’étaient éclipsés en emmenant Charlotte avec eux. Il comprenait sa mère, elle avait toujours apprécié Sven, il était comme son propre fils. Mais il ne pouvait rien y faire. Chaque fois qu’il voyait Sven, il avait envie de l’éloigner, de l’éloigner de lui-même. Ses sentiments refaisaient surface à son contact et il ne supportait pas de ne pas pouvoir le voir, ni le toucher…

 
De l’autre côté de la maison, deux jeunes adultes s’étreignaient amoureusement …
 
-        Pourquoi tu n’as pas arrêté de me couper dans ma conversation avec Casey…
-        Je…
-        Ne me mens pas Mitch, dis-moi ce qu’il se passe avec Steven.
-        C’est le tuteur de Casey…
-        Quoi ?! s’exclama la jeune fille.
-        Mais… Ils se détestaient avant !
-        Casey ne semble pas s’en souvenir. Il n’a pas reconnu Steven.
-        Bizarre…Et pourquoi Steven a voulu devenir son tuteur ?
-        Je crois qu’il veut sortir avec Casey…
-        …Pour rendre Sven jaloux… C’est bon j’ai compris, répliqua sèchement la Tally.
-        Ne t’énerve pas ma puce… Ton frère est quelqu’un de bien, c’est juste qu’il n’a jamais supporté que Casey soit plus proche de Sven que de lui.
-        Oui je sais. Je me rappelle, Steven cherchait toujours des noix à Casey dans l’espoir qu’il le remarque…
-        Mais ça n’a jamais marché. Sven était toujours à ses côtés pour prendre soin de lui.
 
Mitch resserra l’étreinte autour de sa petite amie, enfouissant son visage dans ses longs cheveux châtains.
 
-        Et je prendrai soin de toi.
-        J’y compte bien, répliqua Tally en riant.
 
Mitch se joignit à ce rire communicatif puis repris une mine sérieuse.
 
-        Assez parlé d’eux…
-        …On a mieux à faire, continua Tally en lui envoyant un regard brûlant de désir.
 
Mitch la laissa se faufiler hors de ses bras et le tirer vers les chambre à coucher en riant.
 
 
Pendant ce temps, Charlotte s’était réfugié dans sa chambre, admirant une ancienne photo. Un bon souvenir… C’était une photo prise lorsque Mitch n’avait que trois ans. Il était dans les bas de son père, habillé d’un maillot de foot rouge et d’un short bleu. Tous les deux étaient souriant. Charlotte regrettait amèrement cette période où tout allait bien… A présent, les malheurs semblaient s’abattre sur sa famille et ce poids était trop lourd pour sa petite personne.
 
Avec une douleur non dissimulée, elle rangea la photo dans le petit meuble à côté de son lit. A l’abris, sous une pile de vêtements. C’était son unique secret : l’espoir qu’un jour sa famille soit à nouveau réunie.
 
-        Maman ?
 
Charlotte s’essuya ses petites joues mouillées. Elle ne l’avait pas entendu rentrer.
 
-        Oui ?
-        Je, je voulais m’excuser…
 
La jeune femme soupira et invita son fils à venir s’asseoir. Elle remarqua qu’il ne bougeait pas de l’entrebâillement de la porte et se gifla mentalement. Bien entendu, il ne l’avait pas vu tapoter la place libre à côté d’elle.
 
-        Viens mon ange.
 
Doucement, Casey avança, muni de sa canne et prit place à côté de sa maman. Tendrement elle l’enlaça de ses bras fins mais puissants.
 
-        C’est à moi de m’excuser chaton… Je n’aurai pas dû te crier dessus…
-        J’ai compris ne t’en fais pas… J’irai m’excuser auprès de Sven..
-        Je l’espère, il ne mérite pas ce que tu lui as dit…
-        Je sais…
 
Aucunes des deux personnes présentes dans la pièce ne soufflèrent mots durant les minutes qui suivirent. Casey avait les yeux clos et respirait calmement tandis que sa mère avait ls yeux dans le vague, fixant un point imaginaire. Elle se redressa calmement et posa une main chaleureuse sur l’épaule de son enfant.
 
-        Pourquoi ?
-        Quoi pourquoi ? demanda Casey, incrédule.
-        Je croyais que tu l’aimais.
-        Je l’aime !
-        Alors explique-moi chaton… Pourquoi tu lui as dit tout ça.
-        Je… Je ne peux pas l’expliquer. Je vais aller m’excuser.
 
Sur ces mos, le jeune adolescent se leva, aidé par son bâton et sortit de la chambre de sa mère aussi rapidement qu’il le pu. Comment lui expliquer qu’il était amoureux d’un homme et irrésistiblement attiré par un autre ? Toute l’affection qu’il portait à Sven, ne la reportait-il pas sur Steven ? Il chassa cette vague idée de sa tête et sortir de la maison.
 
Il comprit bien vite sa bêtise en se rappelant que Sven n’habitait pas le même village. Il retourna à l’intérieur de la maison. Sa mère se tenait dans l'embrasure de la porte en souriant.
 
-        Tu veux que je t’emmène ?
-        S’il te plaît.
-        Je t’attendrai dans la voiture.
-        Ca risque de prendre du temps, ajouta Casey, penaud.
 
Non pas qu’il comptait lui avouer son amour ou quoi que se sot, mais il connaissait très bien Sven. Et ce dernier était très rancunier. Du moins, quand on l’accusait à tort, il avait extrêmement de mal à pardonner.
 
-        Très bien. Alors tu me rappelleras quand tu auras fini.
-        Okay.
 
Quelques minutes plus tard, Casey prenait place du côté passager. Le fait de remonter dans cette voiture lui donnait des vertiges et il se fit violence pour ne pas vomir.
 
-        Casey ? Tu es tout blanc.
-        Ca va aller maman, t’inquiète pas.
 
Charlotte fixa la route distraitement, trop occupé à observer son fils qui ne semblait pas dans son assiette. Dans sa tête, le rouquin essayait de trouver les mots justes pour amadouer Sven. Enfin, pour qu’il ne s’énerve pas avant qu’il n’ait pu s’expliquer. Il avait peur que Sven le jette dehors avant qu’il n’ait dit un seul mot.
 
 
Une vingtaine de minutes plus tard, Casey sortait de la voiture. Sa mère avait voulu l’aider mais le rouquin l’avait supplié de rester dans la voiture. Il ne tenait pas à ce que sa mère soit témoin d’un refus possible de la part de Sven. Il descendit prudemment du véhicule et se dirigea d’un pas incertain vers le sentier de la maison qu’il connaissait si bien. Il huma l’air, l’odeur des sapins fraîchement taillés lui arrivait aux narines. Dieu qu’il aimait cette odeur.
 
 
Il chercha la porte à tâtons et appuya sur la sonnette. Deux minutes plus tard, quelqu’un ouvrit la porte. Casey ne prit pas la parole, Sven vivait seul, il savait que c’était lui.
 
-         Casey ?
-         Bonjour… murmura-t-il d’une petite voix.
 
Sven fronça les sourcils et vit la voiture de Charlotte démarrer et s’éloigner de la maisonnée.
 
-         Entre, soupira l’aîné.
-         Merci…
 
Casey enleva son manteau et Sven le lui prit, il le dirigea ensuite vers le salon, une main sur son épaule, le guidant à travers la nuit. A cet instant, Sven était sa lumière, ses yeux…
 
-         Pourquoi tu es là ?
-         Je… Voudrais…
-         Ecoute, si c’est pour me dire que c’est encore ma faute, j’ai compris tu sais, c’est pas la peine de me harceler jusque chez moi, commença Sven. Et puis, je ne suis pas un abruti, quand on me dit des choses une fois, je…
-         Tu te trompes.
-         Quoi ?
-         Je suis venu pour… m’excuser
-         Oh…
 
Et le silence s’installa. Casey n’aimait pas les silences. Il sentait une tension lourde, palpable. Que faisait Sven ? Que pensait-il ? Serrait-il les poings comme lorsqu’il était énervé ? Avec-il envie de lui mettre une gifle ? Le rouquin soupira et sursauta lorsqu’il sentit des bras l’encerler.

 
-         Sven ?
-         Je ne t’en veux pas.
-         Comment tu sais que je pensais à ça ?
-         Tu avais une mine triste…
-         Oh…
 
Il se sentait si bien dans ses bras protecteur. Pourquoi l’avait-il insulté ? Insulter un homme qui s’était toujours occupé de lui ? Etait-il un monstre ? Non, il était simplement perdu… perdu dans ses sentiments. Le visage de Steven s’imprima dans son esprit comme un flash. Steven…il lui avait donné sa réponse, celle de sortir avec lui.
 
Le jeune homme fut interrompu dans ses réflexions par deux douces lèvres chaudes qui se posèrent sur les siennes. Sven était-il en train de l’embrasser ? Oui, une langue vînt taquiner la sienne et il se sentit basculer en arrière, entraînant avec lui une douce masse corporelle…
 
-         J’ai tellement rêvé de te faire ça…

 



Merci Ley, j'ai corrigé ^^

Par Pepitooo - Publié dans : A Travers Lui
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