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L'air frais, enfin. Ce sentiment de liberté m'avait tellement manqué. Les fins rayons de soleils caressaient lentement ma peau blanchie par manque de clarté. J'avais pris le train de Lille, en direction de Marseille. Tout ce soleil, je ne m'y attendait pas. Le bruit des oiseaux, le chant des enfants qui jouent dans les parcs. La liberté, enfin. Je marchais, librement, maître de mes faits et gestes sur un petit sentier poussiéreux. Un parc se trouvait devant moi et je dépassais les fines gris de fer rouillé. L'intérieur était magnifique. Le gazon était verdoyant et de jolis banc couleur ciel le meublaient. De plus, une fontaine trônait au milieux de cet amas de verdure. Un paradis sur terre.


Sur l'un des banc se trouvait un jeune homme, peut-être d'une vingtaine d'années, peut-être moins. Il semblait perdu dans ses pensées, fixant l'eau qui coulait abondamment le long de la pierre blanche. Des pigeons virevoltaient autour de lui dans l'espoir qu'il leur offre de quoi dîner. Intrigué, je m'avançais vers ce jeune homme. Il ne fit pas attention à mois lorsque je pris place à ses côtés. Je ne me gênais pas non plus pour l'observais attentivement. Il était magnifique, des cheveux très noir, épais, en pics et de beaux yeux vert-gris, mais une peau encore plus blanche que la mienne, plus translucide...

- Jolis cheveux, déclarais-je au bout de quelques minutes à la fixer.

Ses yeux me parurent comme un océan déchaîné, une sorte de tempête furieuse prête à vous engloutir au moindre faux pas.

- Dégage, cracha-t-il avec rage.

- C'est un banc public.

- Il y en a un juste en face et ... Oh , il est libre, spécialement pour vous.

C'est qu'il avait de l'humour ce petit con. Prêt à vous mordre, à vous bondir à la gorge. J'aimais ce genre de personne.

- Tu es gay ? demandais-je de but en blanc.

Il parut s'étouffer avec sa propre salive et me lança un regard meurtrier.

- Pourquoi, vous voulez casser du pédé ?

- Non, simple question.

- Maintenant que j'y ai répondu vous pouvez partir, le bout de bois n'attends que vous.

- J'aime avoir de la compagnie, répondis-je en m'étirant de tout mon long, laissant mon T-shirt dévoiler une partie de mon ventre blanc.

- Moi pas.

- C'est fort dommage.

- Vous comptez partir ?

- Pas le moins du monde, répliquais-je dans un sourire.

Il était amusant, bien qu'un tant soit peu agressif et peu sociable. Je lui tendis une main chaleureuse.

- Nash.

Il jeta un regard incrédule envers ce bout de chair tendu vers lui. Je la fit glisser rapidement sur sa joue comme pour lui montre que je n'allais pas le manger et il finit par me la serrer.

- Théo.

- Enchanté, continuais-je sur ma lancée.

- Moi de même, répondit-il dans un sourire crispé.

- Tu veux aller boire un café ?

- Je crois pas que...

- Allez viens...

- Tu sors de prison ?! me demanda-t-il du Tac o tac.

J'ouvris de grand yeux et perdis tout de suite mon sourire.

- Oui. C'est ça qui te fais peur ? Je ne vais pas te ...

- Simple question, lança-t-il en m'entraînant à sa suite.

Je fus surpris de sentir cette main chaude rester à l'intérieur de la mienne, l'enserrant chaleureusement. Nous nous sommes installés dans un petit café, à la terrasse pour profiter encore un peu des rayons du soleil sur nos peaux dénuée de fraîcheur.

- Comment tu l'as su ? demandais-je, curieux, tout en sirotant mon diabolo citron.

- Les marques de menottes sur tes mains.

Instinctivement, je baissais la tête et remarquais alors les cercles rougeâtres qui entouraient mes poignets. Cela faisait tellement longtemps que je n'y faisait même plus attention. Je reportais mon regard vers Théo et il me lança un sourire triste.

- J'aime ta couleur de cheveux.

- Merci, répondit-il en détournant rapidement les yeux.

- C'est naturel ?

- Non...

Il ne semblait pas vouloir s'étendre sur le sujet et fuyait à présent mon regard. Le reste de l'après-midi se passa tranquillement. Nous avions appris à nous faire connaissance et me faire de nouveaux amis me faisait du bien, même si Théo était un jeune homme très mystérieux. J'appris de lui qu'il avait vingt-deux ans et aspirait à devenir archéologue. Lorsqu'il avait parlé de son projet, son regard s'était voilé et j'eus de la peine de voir ces yeux si éteints.

 

Après cela, nous nous sommes revus plusieurs fois. Il venait chez moi et je lui faisait des petits plats. Il est resté une seule fois chez moi, la neige ayant encombré le devant de la maison, il lui était impossible de rentrer chez lui. J'éprouvais de plus en plus de sentiments à son égard mais je n'osais les lui avouer. Il semblait si renfermé. Même en ma présence, il ne se lâchait que rarement.

- Nash ?

- Hm ...?

Théo était allongé sur mon lit et fixait le plafond remplis d'étoiles luminescentes.

- Tu as peur de mourir ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Ce que j'ai vécu en prison, rien ne peut être pire.

Je le vis qui me jeta un regard désappointé. Lentement, j'enlevais mon T-shirt et lui dévoilait mon dos lacéré, brisé. Il pouvait voir toutes mes cicatrices, les couteaux , les fouets, tout y passer dans ce genre d'endroit. Je remis mon linge aussi vite que possible et me recouchais à côté de Théo.

- Nash ?

- Oui ?

- Embrasse-moi...

Je m'attendais à ce qu'un jour Théo me demande quelque chose dans ce genre et bien entendu, je ne pu refuser. Cette nuit-là, je m'en souviendrais toute me vie. Ce fût la première, celle de notre union. Je laissais mes mains parcourir cette peau translucides sous les gémissements incessants de mon futur partenaire. Cette nuit là, je lui fis l'amour dans la plus grand des douceurs, promenant ma langue de long en large sur son pénis érigé. Je sentais ses doigts s'enfonçaient dans ma peau. Cependant, il faisait son maximum pour ne pas trop m'abîmer. Il me suppliait de le prendre, de le faire sien, de l'aimer, de lui jurer de l'aimer à tout jamais. C'est ce que je fis après m'être glisser entre ses cuisses, me délectant de la chaleur qui s'empara de mon corps.

- Je t'aimerais pour toujours Théo.

- Promet-le moi, me supplia-t-il en laissant ses larmes couler sur ses joues.

- Je te le promet mon ange, je te le jure sur ma propre vie.

- Nash... murmura-t-il avant de se laisser gagner par l'orgasme.

Je le sentis se contracter sous mon poids, ses mains enserrèrent ma taille et il se laissa aller dans un râle de plaisir. Après que mon amant fus satisfait, je me laissais également aller, en prenant avidement la bouche de Théo. Il était magnifique, sublime, il était mon amant. Nous nous endormîmes l'un contre l'entre, dans la plus douce des tranquillités et dans le plus beau des amours.



Deux mois s'écoulèrent suite à notre première nuits. Deux mois om nous nous sommes aimés comme personne, vivant au jour le jour. Et un soir, alors que nous venions de faire l'amour, la question tomba. Tranchante, blessant. Je ne pus la retenir...

- Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais malade, reprochais-je à Théo, en étant le plus doux possible.

La réaction ne se fit pas attendre : il se renfrogna sur lui-même et ramena ses genoux devant son torse.

- Comment tu l'as su...

- Tes cheveux...

- Ca se voit tant que ça ? demanda-t-il en riant jaune.

Je m'approchais doucereusement de lui et l'embrassais amoureusement. Ma main alla chatouiller sa nuque et dans un regard entendu, j'allais caressais ses cheveux. Théo redouta plus que tout ce moment mais me laissa faire. Je fis lentement glisser la perruque tandis que Théo fermait les yeux au maximum. Je fus confronté à la peau blanchâtre de Théo, à son crâne violacée, usé par la chimiothérapie.

- Tu vas me quitter, sanglota-t-il.

Je déposais un baiser sur le sommet de son crâne, savourant cette peau douce que j'avais tant aimé, et que j'aimerai encore. Je amenais ma bouche près de son oreille et lui chuchotais-je.

- Je t'aime à un cheveu près.

Cette réponse paru le rassurer puisque je l'entendis rire, d'un rire aux éclat. Un rire qu'il n'utilisait qu'avec moi. Cette nuit-là nous refîmes l'amour, encore et encore jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce qu'il sache que je ne le quitterai jamais.


Deux ans plus tard, je me retrouvais dans un jardin sans vie. Le temps était grisâtre, une fine pluie mouillés mes chaussures cirées noires. Je pleurais, encore, comme chaque jour depuis sa mort. Depuis qu'il m'avait laissé, suite à son cancer. Il est mort l'année de ses vingt quatre ans, une semaine avant Noël. Cependant, je me devais d'être fort pour lui. Pour nous. Pour elle. Je me retournais vers le plus beau qui nous avait été accordé lors du vivant de Théo : notre fille, Alyssia.

Par Pepitooo - Publié dans : One-Shots - Communauté : Les Archanges de Sade
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