Chapitre IV-

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Les jours suivants passèrent calmement. Les journées avaient reprit leur cours normal. Ils se levaient tout deux tels des zombies, se lavaient, s'habillaient, mangeaient un morceau avant d'aller au studio puis ils jouaient sans relâche.

Ritsuka était sur le plateau, sur une croix blanche dessinée au sol. Il semblait perdu dans ses pensées. Il sentit soudain de l'eau tomber sur lui. La pluie.

Déjà ? Cette scène arrive déjà ?

Une scène d'amour où Tetsu menait la danse, il prenait les devants sur Taku. Ritsuka entendit à peine le "clap" annonçant le début de la scène. Les projecteurs se fixèrent sur les deux acteurs. La lumière faisait apparaître des voile de pluie, comme dans un rêve. Hisoka s'approcha. Tendrement, il caressa les joues de Ritsuka, repoussant les mèches noirs collées sur son front par la pluie. Il saisit son visage entre ses mains. Un geste très doux. Ritsuka ne le regardait pas dans les yeux. Il attendait patiemment son tour. Hisoka approcha ses lèvres de celle de son partenaire et les effleura tendrement, de la tristesse se lisait dans son regard. La tristesse d'un homme constamment blessé par les frasques d'un adolescent innocent, insipide. Ritsuka grelotta, frissonna.

Ce n'est que la pluie, juste la pluie...

Soudain, le jeune acteur oublia tout ce qui l'entourait, les projecteurs, la pluie, il se mit dans la peau de Taku. Il enlaça son partenaire avec une expression différent que celle arboré naturellement sur son visage. Il s'abandonna dans les bras de cet homme. Cet homme amoureux. Pendant ce temps, la pluie tombaient abondamment sur leurs visages, simulant des larmes.

- Coupez les enfants ! C'était parfait !

 

Machinalement, Hisoka voulut se défaire de l'étreinte de "Taku" mais Ritsuka la resserra. L'aîné, surpris, baissa la tête et le vit, les yeux fermés, humant sa chemise blanche mouillée, collée à sa peau.

- Ritsuka, ça devient gênant là ...

 

C'est à ce moment précis que Ritsuka sembla réaliser la portée de son acte, il se redressa et poussa violemment Hisoka. Ce dernier fut quelque peu sonné par la soudaine agressivité de son partenaire.

- Putin de merde ! Ça va pas dans ta tête à toi ! Faut vraiment te faire soigner !

 

Hisoka se massait douloureusement le torse du au coup de Ritsuka sur celui-ci. Les yeux du plus jeune, d'habitude si vide d'expression, lançaient des éclairs.

- Va te faire foutre ! Siffla-t-il entre ses dents avant de s'enfuir en courant.

- Putin, ce gamin est grave sérieux.

 

Toutes l'équipe avait suivit la scène des yeux , tout particulièrement Tsukushi, les sourcils froncés. Hisoka comprit qu'un savon l'attendait, il s'approcha d'un pas las vers son manager adoré.

- Ne me regarde pas comme ça ! J'ai rien fait !

- Je t'ai demandé de l'héberger, pas de le rendre gay !

 

Hisoka faillit s'étouffer avec sa propre salive. Le rendre gay ?? Nan mais il se foutait de sa gueule ouvertement là !

- Tsukushi j'espère que tu plaisantes là.

- J'ai l'air de plaisanter ?

- Et moi ?? J'ai l'air d'une pédale !!

 

Tsukushi semblait déboussolé par le déroulement des évènements.

- Mais.. Que ?? Pourquoi il te tenait comme ça ?? Que lui as-tu dis ?

- Je sais pas pourquoi il a continué a me garder dans ses bras ! Et quand je lui ai dit que c'était gênant, il s'est énervé et m'a repoussé comme si j'étais un monstre.

- Il tombe amoureux.

 

Le ton qu'avait prit Tsukushi était solennel, sans appel.

- J'te demande pardon ?

- Fais attention à toi, ne le laisse pas t'aimer et encore pire, ne succombe pas à ses avances s'il venait à t'en faire.

- Mais.. Je ? Pourquoi tu me dis ça ?,C'est un psychopathe ce gamin ou quoi ?

- Hisoka ! C'est un gosse de 18ans ! Tu en as 25 bordel ! T'imagines le scandale !

 

Hisoka semblait réfléchir à la situation. Il n'était pas gay. Il n'aimait pas Ritsuka. Mais cette nuit là, il avait réellement ressentit du désir pour lui. Son corps avait réagit à l'encontre de son coeur.

- Très bien, je ferai attention.

- Bien... Viens, allons voir ce que ça donne.

 

La petite salle où les cinéastes et acteurs s'entassaient pour assister aux prises de la journée sentait la vielle moquette humide et poisseuse. Tsukushi entra, suivit d'Hisoka. Le plus jeune était déjà assis, sur les genoux, à même le sol. Il s'avança vers lui mais fut retenu. Tsukushi tirait férocement sur la manche de son acteur en balançant sa tête de gauche à droite. Il mima une phrase entre ses lèvres qu'Hisoka ne mit pas beaucoup de temps à comprendre.

- N'essaie même pas !

 

Il se résigna et suivit son manager qui s'installa juste devant Ritsuka. L'aîné pouvait sentir ses yeux glacés sur sa nuque. Il se sentit frissonner. Il regarda son bras. Il avait la chair de poule. L'équipe afflua dans la petite salle pourrie puis les lumières s'éteignirent. L'image qui fut projeté au mur coupa le souffle à tout le monde. plus aucun bruit ne pouvait se faire entre dans cette petite salle. Mis à part la douce musique envoûtante de cette scène d'amour particulièrement touchante.

La caméra fit un gros plan sur la visage de Ritsuka, sa peau blanche nacrée, ses yeux noirs foudroyants. Puis un homme, plus vieux, avança dans le champ de vision de la caméra. Un homme d'une vingtaine d'année, à la chemise blanche et au regard triste. Les yeux de Taku étaient rieurs et semblaient se moquer, tandis que ceux de Tetsu reflétaient l'amour, la tendresse, la sincérité. La caméra suivit le mouvement des mains Tetsu sur le visage de Taku.

Elle suivit le rapprochement de leur bouche. Elle resta ainsi quelques minutes, gravant cette image dans la mémoire des spectateurs. La pluie tombait continuellement. Puis une goutte se distingua des autres, une goutte qui sortait directement de l'oeil de Taku, une goutte qui n'était pas dans le scénario. Une larme de Ritsuka...