Chapitre V

-

-

On toqua à la porte. Djina s'écarta de moi et fronça ses petits sourcils vers cette porte qui la séparait de son frère.

- Tout va bien là-dedans ?

Je me figeais, ce n'était ni la voix d'Alonso et encore moins celle d'Erika.

- Je...heu .... oui , oui.

- Je peux entrer ?

- Si...

La porte s'ouvrit et laissa place à un jeune homme d'une vingtaine d'années. Grand, ses cheveux étaient couleur noisettes et ses yeux d'un vert clair presque grisé. Je fus subjugué par le charme que dégageait cette personne.

J'étais toujours agenouillé au sol, Djina à côté de moi. Le jeune homme s'approcha de nous et m'agrippa doucement les épaules afin de me relever. Quand je fus debout, il prit Djina dans ses bras, me regarda à nouveau et me tendit une main bronzée.

- Juan...

Je la regardais un long moment, sans savoir quoi faire. J'étais dépassé par l'attitude de Juan, sa douceur, son calme. Je levais mes yeux vers mon interlocuteur et me plongeais dans ses yeux vert. Je faillis m'y noyer mais la voix de Djina me sortit de ma léthargie.

- Guel, te habla ! (Miguel, il te parle)

Je secouais la tête et serrais la main de mon vis à vis. Une main douce, une main chaude, une main que je gardais dans la mienne plus qu'il ne le faudrait. Juan sourit.

- Je suis ton cousin.

J'ouvris les yeux tel des soucoupes.

- Mais tu n'as pas d'accent comparé à Alonso et Erika.

Juan sourit à nouveau.

- Erika n'est pas ma mère. Elle est morte quand j'avais quatre ans, elle était française et mon père s'est remariée depuis avec Erika.

- Oh...

Juan parcourut la pièce des yeux et ceux-ci se posèrent sur le cadre brisé. Il s'approcha lentement de celui-ci et ramassa els bout de verre. Puis il regarda la photo. Il reconnut Alonso et Bruno, le père de Miguel. Il se retourna et observa Miguel. Celui-ci baissait les yeux, il avait honte, à peine arrivé et voilà qu'il faisait une stupide crise d'adolescent. Juan, lui avait toujours Djina dans ses bras, elle le regardait avec un sourire béat, figée. On aurait dit une poupée de porcelaine maléfique.

- Je suis désolé.. pour... pour le cadre.

- Oh, ce n'est rien ! Nous en avons d'autres...

- Ah...

Juan alla reposer Djina dans son petit lit et s'approcha de moi.

- Tu l'as revu ?

J'haussais un sourcil. De quoi il parlait ?!

- Qui ça ??

Juan sembla hésiter à lui poser la question, il connaissait assurément la réponse mais il voulait en avoir la confirmation.

- Ton père.

J'éclatais d'un rire jaune en tournant en rond dans la pièce. D'un seul coup, je me retournais vers Juan et le regardais d'un regard si mauvais , noir et haineux que même moi en eut des frissons.

- Jamais entendu parlé !

Juan comprit.... Mieux valait ne pas insister. Il s'approcha de son cousin et lui enserra la taille. Bizarrement, Miguel ne bougea pas d'un pouce, il laissa son cousin l'étreindre et caressait son dos. Doucement Miguel sentit le souffle de Juan.

- Bien... le dîner va être servit, nous devrions descendre.

- O.oui

Mais aucun des deux ne bougea. Ils restèrent ainsi, à se fixer les yeux dans les yeux. Juan caressait la colonne vertébrale de Miguel de son pouce, tout en enlevant les mèches qui tombaient devant mes yeux. Juan approcha instinctivement son visage du mien. Je me figeais et fermais les yeux. Je sentis le souffle chaud de Juan sur mes lèvres puis..

- GUEL !!! hambre ! ( Miguel , faim )

Nous sursautâmes et je me reculais imméditament. Je me dirigeais vers Djina,la sortit du lit puis sortit de la chambre en trombe.

- Miguel attends ! ....

... Tu ne sais pas où c'est !

Mais je n'étais déjà plus dans son champs de vision...

Juan sourit et se parla à lui-même.

- Tu es très beau....cousin...