Chapitre VI

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J'arpentais les couloirs de ce château, dévalais les escaliers, Djina dans les bras... Que m'avait-il prit de fuir ainsi ? Je n'ai jamais eu de mal à assumer mon homosexualité, je l'ai découverte assez tôt  et ma mère l'a très bien accepté. Mais avoir Juan tout près de moi... caressant mon dos ainsi... son visage qui se rapprochait inexorablement du mien.... le parfum qui s'émanait de son corps... J'avais carrément perdu mon assurance. Ce n'est pourtant pas mon premier petit ami, j'en ai déjà eu bien d'autre avant, mais Juan était différent, Juan était mon cousin, et Juan me faisait des avances à peine dix minutes après avoir fait ma connaissance.

Après le départ de mon père, je me suis renfermée sur moi-même, voyant ma mère désespérée jour après jour qu'il revienne, je fus contraint de m'occuper de Djina à la place de ma mère qui noyer son chagrin dans son lit, tout la journée. Depuis, je n'accorde ma confiance que très rarement, j'ai très peu d'ami et Djina est ma seule, et réelle confidente. Malgré ses trois ans, elle comprend ce que je ressens sans que je n'ai a ouvrir la bouche. Je me demande si parfois, je ne dois pas avoir l'air ou les attitudes d'un bébé pour qu'elle me comprenne à ce point. Cela peut paraître débile, mais Djina est mon ange gardien... Elle sait me réconforter, m'apaiser.

- Miguel !

Perdu dans mes pensées, je n'avais pas remarquais que j'étais planté au milieu du couloir, sans bouger. Je tournais la tête en direction de Djina et sourit, malgré que se ne soit pas si mignon que ça à voir :  Djina bavait sur mon épaule. Lentement, Je fis face à la personne qui m'avait si gentiment sortit de mon absence mentale, c'était lui.. Il s'approcha de moi, les sourcils froncés, visiblement inquiet, ou en colère...

- Mais enfin ! Qu'est-ce qui t'as pris de partir aussi vite ! Tu viens à pine d'arriver et tu crois pouvoir te repérer dans ce manoir ! Ça fait bien une demi heure qu'Erika nous a appelé !

- Je.. heum... pardon.. c'est que...

Eh merde ! Ces yeux rieurs, ce sourire narquois... Déstabilisant. Il avança vers moi, d'une démarche de mannequin, quelque peu arrogante, mais envoûtante. Il avait un style hors du commun, il était sûrement inconscient du charisme que dégageait son corps car il n'en jouait pas plus que ça. Il s'amusait certes, à me mettre mal à l'aise, mais il n'avait pas vraiment besoin de son physique pour cela... ces yeux suffisaient.

- T'as peur de moi ?

Il faisait bien vingt centimètres de plus que moi. Je fixais obstinément mes pieds, refusant de poser les yeux sur lui... Pourtant, Juan ne semblait pas de cet avis, il me prit le menton et le leva vers lui. Mes yeux essayèrent de rester de marbre face à ce visage angélique mais ils glissèrent malgré moi le long de sa joue pour enfin se poser sur ses lèvres si tentantes, si roses, si belles...

- Alors Miguel, pourquoi tu fuis comme ça ?

- Je fuis pas... je .. heu, Djina avait heu... fait un monstrueux pâté et il fallait que je la change !!!

La palme d'or de l'homme le plus romantique de l'année attribué à Miguel... Nan mais quel con je fais là... En attendant, il avait lâché mon visage et s'était quelque peu écarté, une petite moue dégoûté, les yeux rivés sur le petit monstre. Puis , un sourire réanima son visage et il me tendis la main, m'invitant à le suivre.

- Viens, je vais te montrer la salle de bain.

Il me fit traverser trois couloirs puis à la salle de bain. Celle-ci avait des murs en carrelage bleu foncé, un baignoire blanche ainsi qu'une douche, un jacuzzi et une table spécialement conçu pour les bébés. Des photos d'Erika, un bébé dans les bras, ornées les murs de la salle de bain. Je posais Djina délicatement, puis tout en lui enlevé sa jupe et ses collants je discutais avec Juan.

- Il y a d'autres bébé dans la famille ?

- Pourquoi cette question ?

Sans même me retourner, ni regarder le visage de Juan, je sentis son regard posé sur mon dos. Ses yeux transperçant ma peau. Un sujet délicat. Un ton de voix agacé, un brin chevrotant.

- La table pour bébé..

- Oh...

Un silence suivit, un silence gênant. Je sentais que ce sujet était un terrain glissant, mais je m'y étais tout de même aventuré. Je pensais ne jamais avoir de réponse à ma question vu le temps que mit Juan à y répondre.

- Erika a eut un enfant il y a quatre ans.

- Oh c'est vrai ?

- Oui, il s'appelait Théo...

Je me figeais, le temps s'était arrêté. "Il s'appelait", cette phrase résonnait dans ma tête. Non, le temps employé résonnait dans ma tête.. Pourquoi en parlait-il au passé ?  Une fois de plus, Juan du remarquer mon incompréhension. Ill continua de m'en parler, malgré ma gêne d'avoir abordé le sujet. Il me parla lentement, d'une voix calme et posé, mais presque morbide.

         - Il est mort  six mois après sa naissance...