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Une heure plus tard, les trois quart du lycée étaient entassés sur les gradins de la piscine municipale. Chacun faisait ses pronostics sur lequel de Sunao ou de Torin allait gagné. Certains réfléchissaient encore à la réelle motivation de Sunao. Notamment Sae qui se tenait dans l'embrasure de la porte d'entrée. Sourcils froncés, bras croisés. Elle suivait son petit ami du regard prendre place sur le plongeoir, vêtu d'un simple caleçon noir, sous les acclamations de son auditoire. Cette expression sur son visage, il souriait, il était confiant et sûr de lui. Torin fit son entrée peu après, parfaitement moulé dans son maillot de bain blanc. Le contraste entre sa peau bronzé et la lumière qui s'émanait de son vêtement était frappante. Sunao semblait subjugué par la beauté de son adversaire. Ses cheveux, mouillés par la douche formaient de jolis bouclettes encadrant son visage aux traits si dur, à l'expression si impassible. Sunao avala sa salive et se re-concentra sur lui-même.

Torin se plaça à son tour sur son plongeoir en prenant soin de ne pas jeter un seul regard à son "ennemi". Il s'accroupi, attendant les instructions. Un jeune homme s'approcha des deux concurrents muni d'un micro. Il le porta à sa bouche et parla distinctement. Il demanda le silence et expliqua clairement les règles.

- Bien , la course sera rapide et sans appel. Le premier qui fera quatre longueurs remportera le pari. Pas de tricherie, pas de nage sur le dos et pas d'arrêt. Compris ? Il fixa les deux adversaires, attendent leur approbation.

 

Les deux adolescents acquiescèrent et se positionnèrent correctement sur leur pilier respectif. Un bruit de tambour retentit et annonça le début de la course. Les deux jeunes hommes bondirent de leur plongeoir et s'enfoncèrent dans l'eau claire. Sunao était habile et ses gestes étaient précis, il savait visiblement ce qu'ils faisait. Sa progression n'était pas rapide mais régulière. Torin quand à lui était le plus impulsif des deux. De peur de ne pas réussir à tenir le coup, il avait foncé tête baissée et nageait frénétiquement. L'épuisement se faisait ressentir. Son coeur tambourinait dans sa poitrine. Il entamait sa troisième longueur alors que Sunao finissait à peine sa deuxième. Le japonais ne semblait pas plus inquiet que ça de perdre la partie. Il nageait toujours avec son rythme de départ.

Dans les gradins, une jeune fille vêtue d'un décolleté plus que généreux hurlait le prénom de Torin telle une groupie. Ce dernier, toujours dans l'eau sentait ses bras s'engourdirent et sa respiration  s'accélérer. Ses poumons se contracter un peu plus à chaque mouvement. Il entendait les battements de bras de Sunao et son approche imminente. La vue de Torinse brouilla, il sortit de sa piste et se dirigea rapidement vers l'échelle.

 Le silence avait reprit possession de la piscine. Sunao interrompit aussi sa course et suivit le même chemin de Torin, soucieux. Il vit son adversaire s'effondrer sur les bancs blancs et tenter de reprendre sa respiration. Malgré les spectateur, malgré Sae. Sunao s'approcha de lui et déposa délicatement sa bouche sur la sienne. Doucement, il lui insuffla de l'air afin de l'aider. Torin ne fut pas surpris de ce baiser. L'érection qu'il avait u sentir contre sa jambe quelques heures auparavant lui avait amplement prouvait l'attirance que ressentait Sunao à son égard. Il le laissa faire. Utilisant le prétexte de la mauvaise santé de Torin, Sunao avait volontairement donné ce baiser, les yeux fermés. Sae n'en revenait pas, sa bouche était grande ouverte et l'incompréhension se lisait dans son regard. Elle ne su comment réagir. Sunao n'était pas gay, non.. Il l'avait choisi, elle et pas une autre...Elle resta spectatrice de cet échange singulier.

Le japonais se sentit à nouveau bouillir de l'intérieur. Les contacts entre lui et Torin était explosifs. A chaque fois son corps réagissait violemment. Il se sentait excité. Après avoir suffisamment profité des lèvres de son adversaire, il s'écarta lentement de lui. Sous son regard inquisiteur, il se dirigea vers son sac de sport et en sortit un petit tube. Il le tendit à Torin.

- De la ventoline. J'étais asthmatique avant. Prends-en dès que ta respiration devient instable. N'hésite surtout pas à l'utiliser.

- Hm, ok. Merci.

- Ne me remercie pas. Tu as perdu. J'ai tous les droits sur toi.

 

Sunao affichait à présent un sourire satisfait. Torin restait imperturbable comme toujours. Il se fixèrent un moment. La salle était toujours plongé dans un silence pesant. Personne en comprenait le baiser de Sunao. Les différents clans sentaient la tension monter. Une trahison ? Non... Tous effacèrent cette improbabilité et optèrent pour la compassion.

- Et maintenant ? Qu'est-ce que je dois faire ?

 

Nouveau silence. Sunao le regarde malicieusement. Sa proposition va faire l'objet de nombreuses rumeur. Mais il sais que Torin ne pourra pas refuser. Il fait durer le suspens et lâche en détachant chaque syllabe.

- Emménage chez moi !

 

Torin était restée bouche bée à la demande de son vis-à-vis. Il avait imaginé toutes sortes de trucs que lui aurait demandé de faire Sunao mais il s'attendait à tout, sauf à ça. Les amis respectifs des deux garçons étaient descendus des gradins et s'approchaient d'eux. Sina prit violemment la main de son petit ami.

- Tu déconnes là ? Tu ne peux pas accepter un truc pareil.

- Sunao, tu peux pas lui demander ça, renchérit Daï avec une voix plus douce.

- Je suis d'accord avec la fiotte pour une fois, lança Nollan. C'est complètement stupide.

- Je ne suis pas une fi...

- CA SUFFIT !, hurla Torin. De quoi vous vous mêlez ? On a fait un pari j'ai perdu et j'accepterai tout ce qu'il me dira durant ce mois, dans la limite du raisonnable.

Sina grommela tandis que les yeux de Daî menaçait de foudroyer Nollan à tout moment. Seule Sae n'avait prononcé aucun mot. Elle fixait son petit ami d'une étrange manière. Sunao se tourna vers elle.

- Et toi, tu ne dis rien ?

- Je suis ta petite amie , pas ta mère.

 

Elle souligna bien la fin de sa phrase d'un sourire sarcastique. A ce moment précis, Sunao trouva sa compagne horriblement laide, déformée par une sorte de jalousie. Il lui tourna le dos en haussant les épaules et reprit sa conversation.

- Quand peux-tu venir ?

- Quand veux-tu que je vienne ?

- Ce soir.

Nouvelle bouche de poisson de la part de Torin. Il trouvait le japonais vraiment arrangé. Il ne semblait pas avoir peur de ce qu'allait penser tout les élèves qui les dévisageaient tous depuis que Torin avait perdu.

- Impossible, trancha Sina. Nous devons nous voir ce soir !

- Un pari est un pari, répondit Sunao sèchement.

- Tu ne peux pas faire abstraction des sentiments des autres comme ça ! hurla-t-elle.

 

Le japonais s'approcha doucement de la jeune fille. Un sourire ironique au coin des lèvres. Il ne supportait pas cette petite conne qui se croyait toute permise depuis qu'elle sortait avec Torin.

- Quand tu  feras une bonne action pour le supplice qu'ont mes yeux à voir dégouliner tes seins de ton débardeur, alors là oui je prendrais en compte tes sentiments factices à l'égard d'un garçon qui n'a d'autre choix que de sortir avec toi.

 

Torin émit un gloussement à peine audible. Il du mettre sa main sur sa bouche pour s'empêcher d'éclater de rire ce qui fit sourire Sunao. Il admira son vis-à- vis et lui trouva de jolies fossettes. Des nids à baisers , pensa-t-il. Il fut sortit de sa contemplation par une voix suraiguë, hystérique

- Tu n'es qu'un enfoiré ! cria-t-elle avant de lever sa main.

 

Cette dernière fut rattraper avant de s'abattre sur la joue de Sunao par Sae. Elle regardait Sina avec un air de dégoût et une immense haine emplissait ses yeux noisettes.

- Essaie de le toucher, et je te bute.

 

Sina sentit un frisson lui parcourir l'échine. Personne n'avait jamais entendu parler Sae sur ce ton et encore moins employer de tels mots. Sunao était complètement sonné. Il prit doucement le bras de sa compagne et lui déposa un baiser sur la joue.

 

- Lâche-la chérie... lui murmura-t-il d'une voix douce.

- Mais elle a voulu te..

- Je sais ma puce, je sais. Viens on rentre.

 

Docile, Sae lâcha la main de son ennemie sans arrêter de lui lançet des regards assassin. Sunao écrivit sur un petit bout de papier blanc et le tendit à Torin.

- Voilà mon adresse. Je t'attends ce soir.

 

Il se tourna vers les gradins et cria.

-A vrai dire, je vous attends tous. Petite fête improvisé, même les étrangers sont conviés ! Torin, tu fera passer l'adresse à ton clan. Venez à l'heure que vous voulez.

 

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J'agonise.