Le soir même, au coeur de Shibuya, une villa semblait plus animée que les autres petites maisons déjà endormies. L'énorme maison des parents de Sunao était lumineuse même dans le noir complets. Ses parents étant souvent absents, Sunao avait appris à vivre seul. Une trentaine de personne était déjà là, dont Sae, Daï et Ryo.

- Tu viens danser baby ?

- Casse-toi Ryo, tu me donnes envie de vomir ! lança Sae d'un air dégoûté.

- Ryo, lâche ma copine , sois gentil ! dis Sunao, visiblement amusé.

Le roux partit donc à la recherche d'une donzelle à apprivoiser. Le japonais, quand à lui, scrutait les élèves cherchant son "esclave". Beaucoup d'élèves, la majorité de son clan étaient en train de boire. Daï était assis sur un canapé, à l'écart des autres. Il alla le voir.

- Eh bien bout de chou, tu t'ennuies ?

- M'appelle pas comme ça 'Nao, j'ai l'air d'un gamin ! geignit Daï

- Pardon, s'excusa Sunao en lui ébouriffant les cheveux. Tu attends ton prince charmant ?

- Tais-toi ! On pourrait t'entendre ! paniqua le petit bleu.

 

Sunao riait. Il adorait el taquiner sur son homosexualité et il savait aussi qu'il en pincer pour Nollan. Il regarda la porte d'entrée en fronçant les sourcils. Il était bientôt minuit.

- Il va venir t'inquiète.

- Je ne m'inquiète pas.

- Tu t'inquiètes.

- Non.

- Si.

- Non.

- Il est là !

- OU CA ?????

Daï éclata de rire et, tout en voyant l'air dépité de Sunao, son fou rire s'accentua. Le japonais lui donna une petite tape sur la tête en lui tirant la langue.

- Tu es méchant... dit-il d'un air triste.

- Pardon, s'excusa Daï en déposant un baiser sur sa joue. Je vais me chercher à boire je reviens.

- Vas, vas...

Voyant Daï partir, Sae prit place à côté de son compagnon. Ce dernier posa sa tête sur son épaule. Il souffla bruyamment.

- Je ne vais pas tarder à rentrer, tu sais comment sont mes parents...

- Hmm...

- Bisous ?

Sunao releva la tête et embrassa tendrement ses fines lèvres roses pâles. Elle soupira de plaisir, déposa un rapide baiser sur le  bout de son nez, attrapa son sac, fit la bise à Daï et s'éclipsa afin de rentrer chez elle. Une heure plus tard la fête battait son plein. Musique, alcool, filles, garçons. Il n'y avait encore eu aucun embrouille entre les deux clans et tout le monde semblait s'amuser. Même Ryo avait trouvé quelqu'un avec qui danser. Une jolie petite blonde avec un minois à faire damner un prêtre. Sunao s'était assoupi sur le canapé et Daï avait disparu de la circulation. Quelqu'un vint prendre place sur le canapé mais le japonais n'en tenu pas rigueur et garda les yeux fermés. Il sentit qu'on lui soufflait sur la joue.

- Tu es presque mignon quand tu dors.

- Gné ? Sunao se releva d'un bond et fixa celui qui l'avait réveillé. Torin était assis à côté de lui, toujours ce visage fermé. Sunao soupira. J'ai cru que tu ne viendrais jamais.

- Je tiens toujours mes promesses.

- Il est une heure du matin !

- J'ai du convaincre Nollan et Sina de venir.

- Et t'as mis tout ce temps à les faire venir.

- Nollan est là mais Sina à refuser de venir à cause de Sae.

- Oh...Où sont tes bagages ?

- A côtés de moi.

- Tu n'as pris qu'un sac ? demande Sunao, incrédule.

- Oui, j'ai du partir assez vite. Bon je dors où ?

- Viens je vais te montrer.

 

Il petit l'unique sac que Torin avait apporter, longea un long couloir blanc et monta un escalier en colimaçon. Il n'y avait personne à l'étage. Sunao emmena Torin dans une grande chambre bleu ciel. Un lit deux places prenait la majorité de l'espace avec une jolie armoire de la même couleur que les murs. Il y avait aussi un bureau ainsi qu'un ordinateur.

- Ma chambre est à côté et la salle de bain au bout du couloir. Mes parents ne sont jamais là, fais comme chez toi.

- Bien...

Torin déposa son sac sur son lit et commença a ranger ses affaires dans l'armoire sans se préoccuper de son hôte. Sunao ne comprenait pas ce qu'il se passait. A chaque fois qu'il était en présence de Torin, il perdait ses moyens et avait envie de se réfugier dans ses bras. Il s'approcha de son invité et enlaça sa taille. Il appuya sa tête sur son dos et huma son odeur. Torin se raidit. Le silence régnait dans la pièce. Sunao entendit Torin souffler.

- Tout ça pour ça...

 

Torin se retourna et planta ses yeux dans ceux de Sunao qui recula. L'étranger passa son bras autour de sa taille et d'un geste rapide il l'attira contre lui et posa ses lèvres sur les siennes. Sunao garda les yeux ouvert, totalement haggard. Torin le tenait toujours. Aucun des deux garçons ne bougeait, aucun des deux adolescents n'approfondissaient le baiser. Sunao apprécia juste le contact de ses lèvres brûlantes. Ses jambes ne le portaient presque plus, c'était Torin qui le maintenait debout. Au bout de quelques minutes, l'étranger se détacha du japonais et lui tourna le dos. Il continua , comme si rien ne s'était passé à ranger le reste de ses affaires. Sunao l'observa faire et attendit qu'il eu fini, toujours sous le choc du baiser.

- Il faudrait rejoindre les autres, Nollan ne sais pas se tenir, j'aimerai le surveiller.

- Oui viens...